Les hôpitaux parisiens en pénurie de draps
Manque de draps, de linge et de blouses pour le personnel et les patients : l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (APHP), le plus grand organisme hospitalier de France, connaît une véritable pénurie, à tel point que certains patients ont dû apporter leur propre linge. Les syndicats de l’AP-HP tirent la sonnette d’alarme. Ils manifesteront ce mardi pour protester contre la gestion de l'organisme.
« Je dors en survêtement »
« On n’a pas de couverture, alors j’apporte la mienne. Et ils ne changent pas les draps non plus », a remarqué Muriel, une malade; hospitalisée à l'hôpital Mondor de Créteil. Quand à Sylvain, malade lui aussi, il explique ne plus vouloir se déshabiller pour dormir: « Je dors en survêtement ». Une situation qui dérange également le personnel : « Quand la famille vient voir les patients et que les draps sont tâchés, ça ne donne pas une bonne image de l’hôpital », expliquent des infirmières de l'hôpital Mondor. « Parfois, on met un petit carré de protection pour cacher les tâches. »
« On réfléchit à deux fois avant de refaire un lit »
Autre changement concret : « Quand vous avez un patient complètement alité, par exemple : il y a quelques années on faisait un change complet (draps, alèze, tête d’oreiller). Aujourd’hui on y réfléchit à deux fois », explique Jean-Marc Devauchelle, aide-soignant et secrétaire adjoint du syndicat Sud Santé à l'hôpital Mondor de Créteil « Si le lit n’est pas souillé, on change l’alèze et on retape simplement le lit. On revient aux pratiques qu’on avait perdues à une certaine époque : quand on a un peu de matériel, on essaie de mettre 4 ou 5 draps de côté, 3 ou 4 alèzes, des taies d’oreillers. Et les jours fériés, il faut espérer en avoir en stock dans les étages. »
Consciente du problème, la direction d'AP-HP assure avoir pris les mesures nécessaires. Les approvisionnements viennent d'être augmentés de 132%. La situation devrait revenir à la normale d'ici cet été.