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Société

Les Français peu mobilisés contre l'austérité

Manifestation contre l'austérité devant l'Assemblée nationale, à Paris. Les Français se sont peu mobilisés mardi contre le plan d'austérité du gouvernement, conformément à ce que craignaient les syndicats. /Photo prise le 13 décembre 2011/ REUTERS/Charles

Manifestation contre l'austérité devant l'Assemblée nationale, à Paris. Les Français se sont peu mobilisés mardi contre le plan d'austérité du gouvernement, conformément à ce que craignaient les syndicats. /Photo prise le 13 décembre 2011/ REUTERS/Charles - -

PARIS (Reuters) - Les Français se sont peu mobilisés mardi contre le plan d'austérité du gouvernement, conformément à ce que craignaient les...

PARIS (Reuters) - Les Français se sont peu mobilisés mardi contre le plan d'austérité du gouvernement, conformément à ce que craignaient les syndicats.

Toutes les centrales, sauf la CGC, avaient appelé à une journée d'action contre des mesures jugées injustes.

Près de 200 défilés et rassemblements, accompagnés de grèves ponctuelles, étaient annoncés à l'appel des syndicats CGT, CFDT, FO, FSU et Unsa-Solidaires, qui voulaient faire entendre la voix des salariés à moins de cinq mois de l'élection présidentielle.

Les manifestants étaient au nombre de 1.000 à 2.000, selon les sources, à Bordeaux comme à Nantes, mais ils n'étaient que 150 à Lyon, 300 à Marseille et à peine plus du double à Toulouse.

La précédente journée d'action sur le même thème, le 11 octobre dernier, avait donné lieu à une mobilisation en demi-teinte mais nettement supérieure à celle de ce mardi.

Les Français, qui étaient descendus massivement dans la rue à l'automne 2010, les cortèges rassemblant jusqu'à trois millions de personnes, pour s'opposer à la réforme des retraites, semblent plus résignés face à la rigueur.

Aucun appel national à la grève n'avait été lancé. Il y a eu cependant quelques perturbations, notamment sur la ligne B du RER parisien, avec trois trains sur quatre en moyenne dans la matinée.

Les syndicats avaient appelé à cette journée d'action après l'annonce, le 7 novembre dernier par le Premier ministre, François Fillon, d'un deuxième plan de rigueur.

Le gouvernement n'a cessé de répéter depuis qu'il n'y aurait pas de troisième plan de rigueur, malgré les menaces qui pèsent sur la note "triple A" dont jouit la dette publique française.

LES SYNDICATS LUCIDES

François Fillon a cependant annoncé mardi qu'un nouveau projet de loi de finances rectificative serait présenté début 2012 au Parlement pour tenir compte de l'accord conclu vendredi dernier par les dirigeants européens afin d'enrayer la crise de la dette dans la zone euro.

"Il faut en appeler à la mobilisation, c'est le but d'aujourd'hui. En même temps nous sommes tout à fait lucides, il y a un certain scepticisme lié à l'intransigeance du chef de l'Etat", a déclaré sur France 2 le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault.

Le dirigeant syndical a dit l'importance pour les salariés de réaffirmer leur "désaccord" en s'adressant aux responsables du pays.

Si les syndicats acceptent la nécessité de réduire la dette publique, ils estiment que le gouvernement fait porter le fardeau aux plus modestes.

"Les organisations syndicales, la CFDT, ne sont pas inconscientes, il est clair qu'il y a une nécessité de maîtriser les dépenses publiques", a déclaré le secrétaire général de la CFDT, François Cherèque lors du défilé parisien. "Mais maîtriser les dépenses publiques ne veut pas dire obligatoirement taxer les malades, taxer les salariés, taxer toujours les mêmes.".

Les syndicats ont reçu le soutien du Parti socialiste, qui dénonce une politique du gouvernement "économiquement inefficace et socialement injuste".

"La France doit s'engager sur une autre voie : celle qui luttera de front contre les déficits financiers, mais aussi de croissance, d'emploi et de compétitivité", peut-on lire dans un communiqué du Parti socialiste, dont le candidat, François Hollande, espère remporter l'élection présidentielle en mai prochain.

Elizabeth Pineau et Patrick Vignal, avec correspondants en régions, édité par Yves Clarisse