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Les Français ont misé sur l'épargne de précaution, dit l'Insee

Selon une étude de l'Insee publiée mardi, la crise économique et financière a incité les ménages français à réorienter leur patrimoine vers les produits les plus sûrs comme le Livret A ou le Livret bleu, à l'exception de l'épargne-logement, pénalisée par

Selon une étude de l'Insee publiée mardi, la crise économique et financière a incité les ménages français à réorienter leur patrimoine vers les produits les plus sûrs comme le Livret A ou le Livret bleu, à l'exception de l'épargne-logement, pénalisée par - -

PARIS (Reuters) - La crise économique et financière a incité les ménages français à réorienter leur patrimoine vers les produits les plus sûrs, à...

PARIS (Reuters) - La crise économique et financière a incité les ménages français à réorienter leur patrimoine vers les produits les plus sûrs, à l'exception de l'épargne-logement, pénalisée par une fiscalité moins favorable, montre une étude de l'Insee publiée mardi.

Cette enquête, qui a porté sur plus de 15.000 ménages entre octobre 2009 et mars dernier, montre notamment une désaffection pour les valeurs mobilières (actions, sicav et FCP): la part des foyers détenant de telles valeurs est revenue à 19,3%, contre 24,2% en 2004. Le Plan d'épargne en actions (PEA) subit ainsi son premier recul depuis sa création en 1992.

A l'opposé, les placements liquides et peu risqués, comme le Livret A ou le Livret bleu, ont encore progressé, malgré des rémunérations relativement faibles. Au total, 84,7% des ménages détiennent des livrets défiscalisés, soit un gain de pénétration de 2,1 points en six ans.

Une hausse que la généralisation à l'ensemble des banques de la distribution du Livret A a sans doute favorisée, tout comme le vieillissement de la population, ces placements figurant parmi les favoris des retraités.

L'encours cumulé du Livret A et du Livret de développement durable (LDD, ex-Codevi) a légèrement reculé en octobre selon les derniers chiffres de la Caisse des dépôts et consignations mais il a augmenté de près de 4,7 milliards d'euros depuis le 1er janvier, pour atteindre 259,3 milliards.

58% DE PROPRIÉTAIRES DE LEUR RÉSIDENCE PRINCIPALE

La crise n'a pas remis en cause, au contraire, la tendance de fond au développement de l'assurance vie puisque 41,8% des ménages détenaient un contrat d'assurance vie ou d'assurance décès cette année, contre 35,3% en 2004 et 34,6% en 1998.

Mais là encore, la sécurité est privilégiée: "59,8% des détenteurs d'assurance vie n'ont que des contrats d'assurance vie en euros, moins risqués que les contrats multisupports investis pour partie en actions", précise l'Insee.

Parallèlement, le plan d'épargne populaire (PEP) a poursuivi sa décrue (4,4% des ménages en détiennent un contre 9,2% il y a six ans et 14,9% il y a 12 ans) tandis que son successeur le Perp (plan d'épargne retraite populaire), créé en 2003, décolle lentement, avec 4% de détenteurs.

Du côté de l'immobilier, si la France est encore loin d'être le "pays de propriétaires" que Nicolas Sarkozy appelait de ses voeux avant son arrivée à l'Elysée, la tendance reste à la hausse: 58% de la population est propriétaire de sa résidence principale, soit une progression de 2,3 points en six ans.

En outre, "la part de ménages propriétaires de logements de rapport a augmenté de près de trois points entre 2004 et 2010", précise l'Insee, ce qui peut s'expliquer par le succès, ces dernières années, de dispositifs d'incitation fiscale à la construction (loi Robien et exonération des intérêts d'emprunt).

Paradoxalement, l'enquête souligne la "désaffection" marquée des ménages pour l'épargne-logement, dont les produits affichent le plus net repli sur la période 2004-2010.

"Alors qu'en 2004, comme en 1998, plus de quatre ménages sur dix détenaient de l'épargne-logement, ils ne sont plus que trois sur 10 en 2010. Ce niveau est inférieur à celui constaté au début des années 1990", soulignent les auteurs de l'étude.

Cette évolution est due quasi-exclusivement au Plan d'épargne-logement (PEL), dont le régime législatif et fiscal a fortement évolué ces dernières années, avec la mise sous condition de la prime d'Etat et la fiscalisation des intérêts de plus de 10 ans.

"Le PEL s'est ainsi recentré sur son objet premier: faciliter l'acquisition d'un bien immobilier", résume l'Insee, avec pour conséquence "une décollecte massive et une forte baisse d'encours" depuis janvier 2006, au profit apparemment de produits d'épargne longue, comme l'assurance vie.

Marc Angrand, édité par Patrick Vignal