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Société

Les Français mangent mal, car les prix augmentent

« Les Français essaient de s’alimenter sans augmenter le prix de leur panier… », constate Pascale Hébel, directrice du département Consommation au Credoc.

« Les Français essaient de s’alimenter sans augmenter le prix de leur panier… », constate Pascale Hébel, directrice du département Consommation au Credoc. - -

Face à la hausse des prix, les Français changent leurs habitudes alimentaires : moins de viande, de fruits et de légumes, plus de conserves et de féculents… Inquiet, le Credoc note une hausse de l’obésité. Témoignages.

Les Français mangent mal ! A cause de la hausse des prix (celui des matières premières a augmenté de 2% en un an), ils sacrifient leurs repas : - 4% de viande, de fruits et de légumes en 3 mois, et même moins 7% sur la viande de bœuf, d'après le Centre d'étude et d'observation des conditions de vie. Le Credoc qui en plus, craint que les prix bondissent de 5% cette année.
Et vous, avez-vous modifié vos habitudes alimentaires ? Témoignez dans le forum ci-dessous !

« Vers des produits moins chers : conserves, œufs, pates… »

Pour compenser, les Français se tournent vers les œufs, les conserves, les pates, le riz... « Ils essaient de consommer un peu la même chose en termes nutritionnels, tout en essayant d’aller sur des produits moins chers, constate en effet Pascale Hébel, directrice du département Consommation au Credoc : des conserves, des produits qui en prix au kilo sont souvent moins élevées et qui permettent de s’alimenter sans augmenter le prix de son panier. »

« C’est monotone et pour l’équilibre alimentaire, c’est pas le top »

En effet depuis quelques mois, Mikaela, 40 ans, qui fait ses courses dans un supermarché discount parisien, a changé son alimentation : « Je mange très peu de viande, parce que c’est excessivement cher. Je complète par les œufs, parce que ça reste à ma portée. De temps en temps, du jambon de dinde ou de poulet. Je m’oriente vers les produits premiers prix et je consomme beaucoup plus de féculents ; c’est monotone et pour l’équilibre alimentaire, c’est pas le top. »

« L’obésité progresse à nouveau »

En temps de crise, pas question pour autant de sacrifier les plaisirs gras et sucrés. Résultat : notre assiette est moins équilibrée. L'étude du Credoc révèle même une augmentation de l'obésité. Soulignant « des baisses de 2 à 3% en volume de consommation de fruits et les légumes », Pascale Hébel déplore : « L’obésité s’était stabilisée, et là en période de crise, ça re-progresse. »

« J’ai pris 20 kilos… »

Ce dont témoigne Josiane, 50 ans, qui a elle aussi changé son alimentation depuis quelques années : « J’ai pris 20 kilos. Parce que je mange plus de féculents qu’avant. Avant je mangeais de la viande, des légumes, mais maintenant c’est plus souvent des farineux, avec une saucisse ou un steak haché surgelé. Cinq fruits et légumes par jour, c’est pas possible. Regardez les prix, même des fruits de saison, ils sont à plus de 3 euros le kilo ; on ne peut pas se le permettre. Je me suis habituée et fait une raison. »

Et le Credoc s’inquiète particulièrement pour les jeunes, qui mangent moins – 1 repas par jour –, trop gras et trop sucré.

La Rédaction, avec Amandine Dubiez