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Société

Les femmes jeunes plus exposées aux violences mais moins bien repérées

Manifestation contre les violences faites aux femmes en 2012

Manifestation contre les violences faites aux femmes en 2012 - Anne-Christine Poujoulat / AFP

L'Observatoire régional des violences faites aux femmes du Centre Hubertine Auclert, à Paris, a mené une étude sur le parcours des femmes de 18 à 25 ans victimes de violences en Ile-de-France. Il en ressort qu'elles sont moins repérées mais exposées à des violences multiples.

L'Observatoire régional des violences faites aux femmes du Centre Hubertine Auclert, un centre inter-associatif basé à Paris et militant pour l'égalité hommes-femmes, a mené en Ile-de-France une enquête sur le parcours des jeunes femmes victimes de violences.

Avec l'aide de 67 structures de la région parisienne, l'Observatoire s'est intéressé en particulier aux femmes de 18 à 25 ans. Les résultats complets seront présentés le 8 novembre lors d'une rencontre spécialement organisée au Centre. Mais quelques-uns de ses enseignements ont été publiés ce vendredi.

"Les jeunes femmes victimes de violences (18-25 ans) sont rarement mises en lumière et peu d’études leur sont consacrées", déplore le Centre Hubertine Auclert dans son communiqué, précisant que 20% des violences conjugales touchent les 20-24 ans en Ile-de-France. 

Des violences multiples...

Parmi les principaux enseignements de cette étude, un double constat: les jeunes femmes victimes de violences sont à la fois moins bien repérées et exposées à des violences multiples.

"Les jeunes femmes sans enfants et/ou en couple non cohabitant sont encore plus invisibles", pointe le communiqué, qui appelle à améliorer le repérage de ces jeunes femmes à la fois en formant mieux les structures jeunesse, et en informant davantage les jeunes femmes, grâce à des campagnes de communication ciblées. 

Parmi les multiples formes de violences auxquelles sont exposées ces femmes, les viols, les agressions sexuelles, le mariage forcé et les mutilations sexuelles. "Dans 18 % des cas de viols déclarés par ces jeunes femmes, l’agresseur est le petit ami", note le Centre, qui précise que les violences dont il est question ont donc parfois lieu au sein du couple ou de la famille.

... et sous-estimées

Parmi les violences listées apparaît également la prostitution. "Les jeunes femmes représentent plus de 30% des femmes accueillies dans les associations de lutte contre la traite et la prostitution en Ile-de-France", peut-on lire dans le document.

A ces violences s'ajoutent des difficultés multiples, pour les femmes accueillis dans les structures spécialisées. Beaucoup cumulent précarité, violences actuelles et violences subies dans l'enfance. 

Enfin, il ressort de l'étude une sous-estimation générale des violences, "tant de la part de la société que de la part des victimes". 

Charlie Vandekerkhove