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Société

Les dangers des téléphones portables

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Un appel lancé par des cancérologues met en avant les risques potentiels pour la santé liés à l’utilisation des téléphones mobiles.

Dans le Journal du Dimanche daté du 15 juin, à l'initiative du cancérologue David Servan Schreiber, un appel a été lancé par près 20 scientifiques, pour la plupart des cancérologues, contre les dangers de l'utilisation trop fréquente du téléphone portable. Ils comparent les risques du portable aux conséquences du tabac ou de l'amiante si on ne fait rien.

Selon les signataires de l'appel, les téléphones portables présenteraient des risques de tumeurs cancéreuses, notamment au niveau du cerveau. Les portables induiraient une pénétration significative des champs électromagnétiques dans le corps humain, particulièrement au niveau du cerveau. Les dangers seraient encore plus grands pour les enfants, dont la croissance du cerveau est en cours.

Le Docteur Annie Sasco, directrice de l'équipe d'épidémiologie pour la prévention du cancer à l'Inserm Bordeaux et signataire de l'appel, explique qu'il s'agit d'une « mise en garde parce que nous pensons qu'il est inutile d'attendre plus longtemps que les risques soient absolument démontrés de façon indéniable pour tout le monde, ce qui peut prendre encore 5 à 10 ans. Il y a maintenant un certain nombre d'études qui ont été publiées et qui montrent qu'au-delà d'une durée de 10 ans il y a très vraisemblablement un risque de tumeur du cerveau ». Selon elle, « l'idée de cet appel, c'est avant tout d'informer le consommateur pour qu'il sache, c'est au citoyen après de faire pression sur le politique, pour qu'on ne refasse pas les mêmes erreurs qu'avec l'amiante ».

Jean-Marie Danjou, délégué général de l'AFOM ( Association Françaises des Opérateurs Mobiles, qui regroupe Bouygues, Orange et SFR), tient à minimiser la portée de cet appel : « au plan scientifique, cet appel n'introduit rien de nouveau. Il reprend dans son analyse des études scientifiques la position exprimée par le ministère de la Santé en janvier 2008, qui dit explicitement qu'il n'existe pas de preuves d'un risque lié à l'utilisation du téléphone mobile tout en recommandant une approche de précaution. Par ailleurs il y a plusieurs recommandations et conseils, dont certains figurent dans les recommandations des autorités sanitaires et d'autres n'y figurent pas. Donc nous souhaitons que le ministère de la Santé prenne position sur ces nouvelles recommandations ».

Pour Gérard Ledoigt, professeur à l'université de Clermont-Ferrand et directeur de l'équipe de recherche sur les tumeurs et l'auto-surveillance céllulaire, le grand mérite de cet appel est qu'il « oblige à prendre conscience qu'un appareil, qui est anodin et très utile, n'est pas si anodin vis-à-vis des êtres vivants que nous sommes. A partir du moment où ce n'est pas neutre, où des cellules vivantes réagissent en exprimant un certain programme génétique, si on a une irritation permanente on peut penser, parce qu'on l'a déjà observé avec d'autres systèmes d'ondes, que cela peut entraîner un certain nombre d'anomalies ».

La rédaction et Antonin Amado-Bourdin & Co