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Société

Les commerçants de l'île de la Cité dans le rouge trois mois après l'incendie de Notre-Dame

De nombreux commerçants ont vu leur chiffre d'affaires plonger. Certains regrettent le manque de dialogue avec la mairie et s'estiment abandonnés.

La vie reprend peu à peu sur l’île de la Cité trois mois après l’incendie de Notre-Dame de Paris qui a détruit une partie de la cathédrale. Mais la situation des commerces environnants est difficile et les professionnels du quartier se sentent abandonnés par les autorités tandis que les clients reviennent doucement.

"C’est une catastrophe. On est au moins à 60% de chiffre d'affaires en moins. On essaie de faire des soldes mais il n’y a personne. Je ne sais pas où je vais. Si ça continue comme ça, ma patronne sera obligée de prendre des décisions", explique à BFM Paris Sandrine qui travaille chez un fleuriste de l’île depuis 25 ans.

Le constat est le même pour Virginie à quelques mètres de là. Même si les clients commencent à revenir, c’est loin d’être comme avant l’incendie et la situation estivale s’annonce difficile: "On sait qu’on ne va pas faire grand-chose. Pâques c’est déjà perdu donc on attend vivement que les gens reviennent en septembre".

"On n’a aucun intervenant et on ne nous dit rien"

Les touristes sont bien là mais viennent surtout par voyeurisme pour photographier Notre-Dame en partie cachée par les échafaudages et ne s’arrêtent plus, comme l’explique Mathieu, gérant d’un bistrot quai de la Tournelle qui déplore un manque à gagner lors du service du soir: "C’est peut être moins agréable si vous ne pouvez pas voir Notre-Dame dans le noir ou en travaux".

Après trois mois de désarroi, certains pointent du doigt le manque de soutien de la mairie : "On ne sait pas ce qu’on va devenir. On ne sait jamais à quelle sauce on va être manger. On n’a aucun intervenant et on ne nous dit rien", témoigne Lionel un fleuriste.

Beaucoup de commerces n’ont d’ailleurs pas pu bénéficier d’une aide de la part des élus pour combler les pertes subies juste après le drame.

Clémence Renard, Armandine Castillon et Jean-Baptiste Graziani (avec Guillaume Dussourt)