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Société

Les coiffeurs "coupent le son" d'une musique jugée trop chère

Les 60.000 salons de coiffure français ont été invités à "couper le son" de leurs radios ou de la musique enregistrée à partir de mardi pour protester contre l'augmentation de la redevance. Le barème de la taxe musicale annuelle passera de 24 à 60 euros e

Les 60.000 salons de coiffure français ont été invités à "couper le son" de leurs radios ou de la musique enregistrée à partir de mardi pour protester contre l'augmentation de la redevance. Le barème de la taxe musicale annuelle passera de 24 à 60 euros e - -

STRASBOURG (Reuters) - Les 60.000 salons de coiffure français ont été invités à "couper le son" de leurs radios ou de la musique enregistrée à...

STRASBOURG (Reuters) - Les 60.000 salons de coiffure français ont été invités à "couper le son" de leurs radios ou de la musique enregistrée à partir de mardi pour protester contre l'augmentation de la redevance.

La Fédération nationale de la coiffure (FNC), qui a lancé cette action pour une durée indéterminée, n'était pas en mesure mardi soir de déterminer combien de coiffeurs suivaient le mot d'ordre mais tablaient sur une participation massive.

"En Alsace, où nous avons commencé au mois de juillet, sur 1.500 entreprises de coiffures, nous avons reçu 900 pétitions en retour, donc 900 entreprises qui, en principe, ont suivi la démarche", a dit à Reuters Bernard Stalter, vice-président de la FNC et des coiffeurs alsaciens.

La Société pour la perception de la redevance équitable (SPRE), qui rémunère les interprètes et les producteurs, a fait passer la taxe annuelle de 24 euros à un minimum de 60 euros en 2010 puis de 90 euros en 2011 pour les salons employant jusqu'à deux personnes. Au-delà, les artisans devront désormais payer 47 euros par salarié.

"Le barème n'avait pas été modifié depuis 1987", a dit à Reuters Pierre Jabouley, directeur de la SPRE. "Et le tarif minimum concerne 70% du secteur. Quatre-vingt-dix euros, c'est trois coupes de cheveux par an."

La SPRE s'est appuyée, pour augmenter ses prix, sur une étude montrant que la France était "dans le bas de la fourchette" par rapport aux autres pays européens et que la musique était, pour les clients, "un élément important de l'agrément des salons".

La FNC a fait ses calculs, de son côté, sur la base d'un salon qui emploie cinq salariés et qui verra sa redevance passer de 24 euros en 2009 à 60 en 2010 et 164,50 euros en 2011.

"C'est du racket fiscal", dit Bernard Stalter pour qui la SPRE veut faire payer aux coiffeurs "le manque à gagner du téléchargement".

Le montant perçu par la SPRE, qui recourt à la Sacem pour collecter la redevance, devrait passer de 1,3 millions d'euros à 7,3 millions d'euros entre 2009 et 2011, selon la FNC, sauf si les coiffeurs persistent à couper le son.

Bernard Stalter, dont les trois salons, qui emploient 42 personnes, sont privés de musique depuis juillet, souhaite que la SPRE "revienne à la table de négociations".

L'augmentation, plaide-t-il, pourrait être lissée sur cinq ans et les coiffeurs pourraient bénéficier de la remise de 20% que leur accorde déjà la Sacem pour la rémunération des auteurs et compositeurs.

Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse