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Les clandestins basques d'eta annoncent un cessez-le-feu

Le mouvement séparatiste basque ETA fait savoir qu'il observe un cessez-le-feu décidé il y a plusieurs mois de cela, sans préciser s'il s'agit d'une mesure temporaire ou définitive. /Photo d'archives/REUTERS/Vincent West

Le mouvement séparatiste basque ETA fait savoir qu'il observe un cessez-le-feu décidé il y a plusieurs mois de cela, sans préciser s'il s'agit d'une mesure temporaire ou définitive. /Photo d'archives/REUTERS/Vincent West - -

par Sonya Dowsett MADRID (Reuters) - Le mouvement séparatiste basque ETA a fait savoir dimanche qu'il observait un cessez-le-feu décidé il y a...

par Sonya Dowsett

MADRID (Reuters) - Le mouvement séparatiste basque ETA a fait savoir dimanche qu'il observait un cessez-le-feu décidé il y a plusieurs mois de cela mais ne précise pas s'il s'agit d'une mesure temporaire ou définitive.

Dans une vidéo remise au journal basque Gara et à la BBC, le groupe armé, affaibli par une série d'arrestations, annonce que "la décision de ne pas commettre d'attaques armées a été prise il y a plusieurs mois déjà" et se dit prêt "à enclencher le processus démocratique".

Au ministère espagnol de l'Intérieur, on se refusait dimanche à tout commentaire sur la diffusion de cette vidéo, sur laquelle apparaissent trois hommes vêtus d'un béret basque, le visage dissimulé par une longue cagoule de tissu clair.

L'ETA, qui a pris les armes dans les années 60, est tenue responsable de 850 décès. Le dernier homicide imputé aux clandestins remonte au mois de mars dernier, avec la mort d'un policier français tué à Dammarie-les-Lys, près de Paris.

ARRESTATIONS EN SÉRIE

Mais l'organisation séparatiste a été affectée ces dernières années par plusieurs coups de filets retentissants qui ont affaibli sa hiérarchie et ses structures.

Fin février, Ibon Gogeascoechea, présenté par Madrid comme le chef militaire de l'organisation séparatiste et son plus haut responsable actuel, était arrêté en France, dans un gîte rural du département de l'Orne, en compagnie de deux autres responsables du mouvement.

Recherché pour avoir tenté d'assassiner le roi Juan Carlos en 1997, il était alors le cinquième dirigeant d'ETA capturé depuis 2008, précisait le ministre espagnol de l'Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba.

En mai, son successeur présumé à la tête de l'appareil militaire de l'organisation, Mikel Kabitokoitz Karrera Sarobe, alias "Ata", était capturé à son tour à Bayonne, dans les Pyrénées-Atlantiques.

Les séparatistes, qui luttent depuis Franco pour la création d'un foyer basque indépendant dans le nord de l'Espagne et le sud-ouest de la France, ont bénéficié à une certaine époque de la sympathie d'environ 15% des Basques. Mais face aux violences, ce soutien s'est effrité alors que le Pays basque espagnol jouit déjà une grande autonomie politique.

Ce n'est pas la première fois que le mouvement séparatiste proclame un cessez-le-feu. En mars 2006, il avait annoncé une trêve permanente et, quelques mois plus tard, José Luis Rodriguez Zapatero, président du gouvernement espagnol, informait son parlement qu'il était prêt à engager des pourparlers de paix avec les clandestins.

L'explosion d'une voiture piégée le 30 décembre de cette même année dans un parking de l'aéroport de Madrid-Barajas, fatale à deux Equatoriens, avait conduit à Zapatero à interrompre le processus.

En mars dernier, les clandestins s'étaient dits prêts à prendre des mesures pour changer de politique au Pays basque, sans toutefois appeler à la fin de la lutte armée. Un mois plus tôt, Rufino Etxeberria, l'un des principaux dirigeants de Batasuna, l'aile politique - interdite - de l'ETA, avait ouvertement plaidé lui pour la fin de la lutte armée.

Jean-Philippe Lefief, Marine Pennetier et Henri-Pierre André pour le service français