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Les chinois font exploser les prix des vins de bordeaux primeur

Marché en forte expansion, la Chine a fait exploser les prix des vins de Bordeaux en primeur millésimés 2009, loin devant le millésime 2005 qui avait pourtant déjà placé la barre très haut. /Photo d'archives/REUTERS/Régis Duvignau

Marché en forte expansion, la Chine a fait exploser les prix des vins de Bordeaux en primeur millésimés 2009, loin devant le millésime 2005 qui avait pourtant déjà placé la barre très haut. /Photo d'archives/REUTERS/Régis Duvignau - -

par Claude Canellas BORDEAUX (Reuters) - Marché en forte expansion, la Chine a fait exploser les prix des vins de Bordeaux en primeur millésimés...

par Claude Canellas

BORDEAUX (Reuters) - Marché en forte expansion, la Chine a fait exploser les prix des vins de Bordeaux en primeur millésimés 2009, loin devant le millésime 2005 qui avait pourtant déjà placé la barre très haut.

Pour les vins d'exception, les prix au départ de la propriété ont parfois atteint 1.000 euros la bouteille, selon le président du Syndicat régional des courtiers en vins et spiritueux de Bordeaux.

"Les prix se sont envolés sur les marques les plus fortes avec un millésime exceptionnel, happées par la spéculation et l'arrivée des Chinois qui ont pesé sur les prix", déclare François Lévêque.

Alors que le cru 2005 avait déjà battu des records historiques, celui de 2009 s'établit 20 à 30% plus cher, parfois plus, confirmant le statut de produits de luxe spéculatifs de quelques dizaines grands châteaux du vignoble bordelais.

"C'est le résultat de l'offre et de la demande. L'offre de très grands crus est limitée mais, sur ce segment, la demande est plus grande en raison du millésime exceptionnel mais aussi de l'arrivée des Chinois qui débutent et qui recherchent la quintessence des vins", assure Georges Haushalter, président sortant du syndicat des négociants bordelais.

Les Chinois portent leur attention sur les plus grands châteaux du Médoc, de Saint-Emilion, de Sauternes et de Pessac-Léognan par exemple, et ne veulent pas passer à côté d'un grand millésime, explique-t-il.

VENT NOUVEAU

En avril dernier, plusieurs dizaines d'entre eux sont venus en Gironde participer pour la première fois à la campagne des primeurs, qui permet d'acheter des vins jeunes.

Cette arrivée massive apporte un vent nouveau dans un contexte défavorable qui a vu les exportations baisser de 14% en volume et 23% en valeur en 2009 mais avec déjà un marché chinois en explosion, avec une augmentation record de 97% des volumes.

Des négociants, notamment britanniques, se sont rués sur le 2009 avec la ferme intention de répondre aux attentes chinoises.

Ainsi trouve-t-on un château Ausone (Saint-Emilion) qui dépasse les 1.000 euros pour une bouteille qui ne sera livrée que fin 2011.

Le Cheval Blanc (Saint-Emilion) s'est négocié à près de 1.000 euros, l'Yquem (Sauternes) à 800 euros, et les châteaux Latour et Mouton-Rothschild atteignent de 700 à 800 euros.

Le Haut-Brion (Pessac-Léognan) se négocie sur Internet entre 650 et 700 euros.

"Depuis 1995, l'écart se creuse entre les millésimes d'exception et les autres", souligne le directeur de Haut-Brion, Jean-Philippe Delmas.

Pour lui "la Chine apporte une pression supplémentaire mais d'ici dix ans on parlera de l'Amérique du sud", conclut-il.

Edité par Yves Clarisse