Les cauchemars de sa fille le mènent aux Assises

Ce mercredi s'ouvre devant les Assises du Gard le procès d'un homme soupçonné d'avoir tué et découpé sa compagne avant de la jeter aux chiens, devant sa fille de 2 ans. Huit ans plus tard, ce sont les cauchemars et les souvenirs de l'enfant qui ont relancé l'enquête...

Christian Carrié comparait pour le meurtre de sa compagne, Djamela, disparue en août 98. Après une dispute au sujet de la garde de leur fillette de 2 ans, ce berger d'Avèze (Gard) aurait tué la mère sous les yeux de sa fille, avant de découper son corps et de le donner à manger à ses chiens. Pendant huit ans, les faits sont restés mystérieux. Mais en 2006, l'enfant - alors âgée de 12 ans - est placée en foyer, après avoir été victime d'abus sexuels de son père.

Elle voit son père poignarder sa mère

C'est alors qu'elle se met à faire des cauchemars récurrents. Elle y voit un homme poignarder sa mère. Peut-être son père, dit-elle à son entourage, qui alerte les services de police. L'enquête est alors officiellement relancée. Deux ans plus tard, Christian Carrié avoue finalement le terrible homicide. « Il est parfaitement possible qu'un traumatisme très ancien et oublié longtemps ressurgisse chez un enfant des années plus tard », estime Paul Bensussan, psychiatre spécialiste des souvenirs. « Mais en revanche il ne faut surtout pas le prendre pour une reconstitution d'une scène qui s'est réellement déroulée. Maintenant, si elle raisonne étrangement avec les éléments du dossier, ça peut constituer un élément à charge », précise-t-il.

« On n'invente pas un truc pareil »

Depuis, l'accusé est revenu sur ses aveux. Mais les proches de la jeune fille demeurent persuadés de sa culpabilité. « Il a tout avoué jusqu'au bout », témoigne en exclusivité sur RMC Bernard Gallet, l'oncle et parrain de l'adolescente. « Il dit l'avoir découpée, faite cuire et donnée à manger aux chiens. C'est horrible. Il n'a pas pu l'inventer c'est pas possible, on n'invente pas un truc pareil. Il nous a fait croire pendant 10 ans qu'elle était toujours vivante, qu'elle était prostituée, qu'elle venait voir sa fille et qu'elle repartait. Il nous a complètement endormis. Je veux que justice soit faite, qu'il reconnaisse. Ca serait bien de faire un deuil. Qu'il nous dise exactement ce qu'il a fait du corps. Pour moi c'est plus important que de savoir si il va être condamné ».