BFMTV
Société

Les cabinets rendent leur plan de réduction des effectifs

Vue du Ministère de l'Economie et des Finances, à Paris. En raison de la politique d'austérité, les ministères et les secrétaires d'Etat doivent réduire leurs effectifs, conformément au souhait de l'exécutif. /Photo d'archives/REUTERS

Vue du Ministère de l'Economie et des Finances, à Paris. En raison de la politique d'austérité, les ministères et les secrétaires d'Etat doivent réduire leurs effectifs, conformément au souhait de l'exécutif. /Photo d'archives/REUTERS - -

par Elizabeth Pineau PARIS (Reuters) - Ministres et secrétaires d'Etat devaient envoyer au plus tard samedi au Premier ministre un plan de réduction...

par Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) - Ministres et secrétaires d'Etat devaient envoyer au plus tard samedi au Premier ministre un plan de réduction de leurs effectifs, conformément au souhait de l'exécutif de réduire la voilure en ces temps d'austérité.

Objectif, d'ici septembre: passer à 20 collaborateurs maximum pour les premiers et quatre pour les seconds.

Cela représente 120 à 150 postes supprimés sur environ 600 conseillers officiellement répertoriés.

"On va rendre évidemment notre copie d'ici demain. On tiendra compte des règles demandées dans les délais impartis", dit-on au ministère de l'Economie, l'un des plus affectés par cette mesure. "C'est en voie de finalisation".

Même résignation au ministère de la Santé. "On suit la circulaire", a déclaré une porte-parole.

Le cabinet du Premier ministre, François Fillon, aura le dernier mot.

"Chacun fait des propositions, donc ils remettent ces propositions et ce sera examiné par la suite ici, durant l'été, au niveau de la chefferie de cabinet", explique une conseillère de Matignon.

"C'est un examen qui commence, au cas par cas", et dont le résultat sera connu en septembre, ajoute-t-elle.

Fin juin, Nicolas Sarkozy et François Fillon ont annoncé un durcissement des règles régissant le fonctionnement des ministères.

Des frais de cigares de l'ancien secrétaire d'Etat Christian Blanc, qui a démissionné depuis, aux soupçons de conflit d'intérêts visant le ministre du Travail, Eric Woerth, en passant par les logements de fonction de son collègue de l'Industrie, Christian Estrosi, le gouvernement a été ébranlé par une série d'affaires qui ont conduit Nicolas Sarkozy à demander "une République irréprochable".

GRINCEMENTS DE DENTS

Les réductions d'effectifs dans les cabinets ont fait grincer bien des dents, certains parlant de "cauchemar", d'autres mettant en doute l'utilité d'une mesure susceptible d'"appauvrir" le système.

Des ministères se sont vantés d'être déjà pratiquement dans les clous, comme la Défense, l'Agriculture, la Justice, l'Intérieur, les Affaires étrangères ou l'Industrie.

Pour d'autres, comme la Santé, l'Economie ou l'Ecologie, la tâche a été plus dure.

"Ce n'est pas mes huit collaborateurs en moins qui résorberont la dette nationale", protestait le 28 juin sur RMC la ministre de l'Economie, Christine Lagarde. "Je ne suis pas sûre que ce soit sur des collaborateurs officiels qui bossent comme des brutes qu'on fasse la meilleure économie."

L'entourage de son collègue de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, qui déclarait 36 collaborateurs (donc 16 de trop), faisait valoir que ce portefeuille fusionnait en fait six départements ministériels.

La secrétaire d'Etat à la Ville, Fadela Amara, et son collègue des Affaires européennes, Pierre Lellouche, n'ont pas caché leur souci de devoir se passer de dix à quatre collaborateurs.

Beaucoup de "recalés" sont fonctionnaires et regagneront leur corps d'origine - ce qui réduit d'autant les économies réalisées. Les contractuels venus du secteur privé risquent, eux, de se retrouver brutalement au chômage.

Avec Emmanuel Jarry, édité par Sophie Louet