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Société

Les autorités policières à l'unisson pour réfuter les "accusations de violence et de racisme"

Didier Lallement

Didier Lallement - ludovic MARIN / POOL / AFP

Didier Lallement, le préfet de police de Paris, et Christophe Castaner sont montés au créneau mardi pour défendre les forces de l'ordre, alors que les accusations de violences policières se multiplient.

Les autorités policières sont montées au créneau mardi pour réfuter et dénoncer les "accusations de violence et de racisme" dont font l'objet leurs agents, alors que des rassemblements dénonçant "les violences policières" sont annoncés dans un contexte international marqué par les émeutes américaines.

"Je sais la peine qui est la vôtre devant les accusations de violence et de racisme, répétées à l’infini par des réseaux sociaux et certains groupes d'activistes", a écrit le préfet de police de Paris, Didier Lallement dans un message de soutien adressé aux policiers, selon une information de Mediapart confirmée par la préfecture de police à l'Agence France Presse (AFP).

"Pour les citoyens français que nous sommes, une accusation ne suffit pas à faire une vérité. La police de l'agglomération parisienne n'est ni violente, ni raciste: elle agit dans le cadre du droit pour la liberté de tous", écrit-il dans ce mail adressé aux 27.500 fonctionnaires de police de l'agglomération.

"Il n'y a pas de race dans la police"

"Il n'y a pas de race dans la police, pas plus que de racisés ou d'oppresseurs racistes. Il y a des fonctionnaires qui s'engagent pour la liberté, l'égalité et la fraternité et cela au quotidien!", ajoute-t-il.

"Si certains d'entre nous faillissent dans l'exigence d'impartialité et d'excellence qui est la nôtre, ils seront sanctionnés comme ils l'ont été à ce jour", selon Didier Lallement. "Mais je n'accepterai pas que quelques actions individuelles remettent en question le rempart républicain que nous sommes contre la délinquance et ceux qui rêvent de chaos et d'anarchie", prévient le préfet de police.

Mardi matin, la préfecture de police avait dénoncé dans un tweet "la mise en cause systématique inadmissible des 'policiers' intervenant dans des contextes difficiles avec foule hostile".

"Un sujet majeur"

Interpellé mardi après-midi lors des questions au gouvernement par la députée LFI de Seine-Saint-Denis Sabine Rubin, le ministre de l'Intérieur a également défendu la police "qui protège dans ce pays les femmes et les hommes de tout, y compris du racisme". 

"Il y a une police républicaine qui est engagée jour et nuit pour la sécurité de nos concitoyens. Nous combattons le racisme avec force et nous le faisons sur tous les fronts chaque fois que c'est nécessaire", a insisté Christophe Castaner. 

"Dans la formation c'est un sujet majeur", a dit le ministre, ajoutant: "nous travaillons avec la Dilcra (Délégation interministérielle de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT), nous avons associé la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme)".

Également interrogé sur RTL, le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux s'est également inscrit en faux contre les accusations de violences et de racisme visant ses troupes. 

"Non, la police en France n'est pas raciste", a-t-il déclaré, réfutant tant le vocable de "violences policières" qu'une pratique institutionnalisée des contrôles au faciès.

Une trentaine d'enquêtes pour des faits de racisme en 2019

Selon le DGPN, sur les quelque 1500 enquêtes judiciaires confiées à la police des polices en 2019, seule une trentaine concernerait des faits de racisme ou de discrimination qui appellent le cas échéant, "les sanctions les plus sévères".

Frédéric Veaux a mis au contraire en avant la "richesse" des recrutements au sein de la Police nationale et mis en garde contre les "analogies" avec la situation aux États-Unis secoués par des émeutes après la mort d'un Américain noir aux mains d'un policier blanc à Minneapolis.

Ces déclarations interviennent après la tenue, lundi à Bondy (Seine-Saint-Denis), d'un rassemblement pour réclamer "justice pour Gabriel", un adolescent de 14 ans grièvement blessé à l'œil lors d'une interpellation policière.

Fin mai, la chanteuse et actrice Camélia Jordana avait affirmé que "des hommes et des femmes qui vont travailler tous les matins en banlieue (..) se font massacrer pour nulle autre raison que leur couleur de peau". Des propos jugés "mensongers et honteux" par Christophe Castaner.

F.B. avec AFP