Le Spice interdit en France
Le « spice », officiellement c'est de l'encens. Un mélange de plantes aromatiques séchées destiné à parfumer la maison. Mais, officieusement, certains le fument. Vendu en sachets sur Internet comme une drogue douce légale, il vient d'être classé comme stupéfiant et donc interdit en France. Des chercheurs allemands viennent en effet de découvrir que ce mélange de plantes, décrit comme inoffensif, contient en fait un cannabinoïde de synthèse, plus puissant que le cannabis. Une découverte qui fournit aux autorités française la preuve qui leur manquait pour bloquer l'importation de drogues douces envoyées de l'étranger.
Plus puissant que le cannabis ?
Jean-Pierre Goullé, professeur de toxicologie et membre de la Commission nationale des stupéfiants et psychotropes, justifie l'interdiction du Spice en France. « Un produit chimique de synthèse qui, souligne-t-il, n'est pas présent dans des plantes naturelles, mais fabriqué en laboratoire et introduit dans des mélanges d'herbes aromatiques. C'est bien entendu plus puissant, mais aussi plus dangereux que le cannabis, puisque ce cannabinoïde de synthèse a été identifié par des chercheurs allemands comme étant une forme modifiée mais qui a une action beaucoup plus puissante que le cannabis lui-même. »
« Avec le Spice, je sais ce que je fume »
Du côté des consommateurs, personne ne se doutait jusqu'à aujourd'hui qu'il y avait, en plus du mélange de plantes, un produit chimique qui reproduit les effets du cannabis. Géraldine, qui semble toujours persuadée de fumer un produit moins dangereux que le cannabis, explique pourquoi elle avait laissé tomber celui-ci pour le Spice : « les galères entre les diverses personnes qui n'arrivent jamais, les heures d'attente... et puis on ne sait pas vraiment ce qu'on trouve dedans : l'herbe coupée au verre pilé, le shit coupé au pneu de voiture - c'est du vécu. Faut rester réaliste aussi, c'est pas meilleur mais au moins je sais ce qu'il y a dedans, je sais que ce sont des plantes. Après, les effets à long terme, je ne peux pas vous dire. Mais maintenant, je sais ce que je fume et d'où ça vient. »