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Le sommet de l'UE rend les marchés boursiers euphoriques

Les Bourses européennes continuent de progresser vendredi en fin de journée, dopées par les valeurs bancaires après l'accord trouvé dans la nuit entre les dirigeants de l'Union européenne sur la supervision des banques. /Photo prise le 29 juin 2012/REUTER

Les Bourses européennes continuent de progresser vendredi en fin de journée, dopées par les valeurs bancaires après l'accord trouvé dans la nuit entre les dirigeants de l'Union européenne sur la supervision des banques. /Photo prise le 29 juin 2012/REUTER - -

par Alexandre Boksenbaum-Granier PARIS (Reuters) - Les valeurs bancaires s'envolent et entraînent les Bourses européennes dans leur sillage...

par Alexandre Boksenbaum-Granier

PARIS (Reuters) - Les valeurs bancaires s'envolent et entraînent les Bourses européennes dans leur sillage vendredi, dopées par l'accord trouvé dans la nuit entre les dirigeants de l'Union européenne sur la supervision des banques.

Vers 16h, l'indice Stoxx des banques de la zone euro avance de 6,6%, la plus forte hausse sectorielle en Europe. Les banques grecques bondissent de 13,66%, l'italienne Intesa Sanpaolo de 7,98% et l'espagnole BBVA de 6,56%.

A Paris, Société générale, BNP Paribas et Crédit agricole caracolent en tête du CAC 40 avec des gains compris entre 7,4 et 8%.

L'indice EuroStoxx 50 s'octroie 4,2%, au plus haut depuis le début mai comme le CAC 40 qui prend 3,95%. La Bourse de Francfort avance de 3,9%, Milan de 5% et Madrid de 4,5%.

"Les négociations ont abouti à un consensus qui va au-delà des attentes. Les dirigeants se sont accordés sur des mécanismes de soutien à court terme pour les pays périphériques tout en maintenant la pression sur les finances publiques des Etats avec une conditionnalité forte", commentent dans une note les stratégistes de CM-CIC Securities.

Sur le marché des obligations souveraines, les taux se détendent fortement : le 10 ans italien est repassé sous 6%, à 5,86% contre 6,18% la veille, et le 10 ans espagnol passe de 6,96% à 6,48%.

FINI LA "CONSANGUINITÉ"

"Un des problèmes majeurs de la Grèce était que les prêteurs officiels désiraient être prioritaires par rapport aux créanciers existants, et cela a immédiatement affecté les obligations souveraines grecques", estime Saxo Banque dans une note.

"Un des soucis de l'Europe était que la même chose risquait de se répéter en Espagne. Cela ne sera pas le cas grâce au sommet d'hier soir."

Le président du Conseil européen Herman Van Rompuy a annoncé au petit matin que les dirigeants de la zone euro s'étaient mis d'accord sur le principe de la création d'une instance unique de supervision des banques de la zone euro, et étaient convenus qu'elles pourraient être recapitalisées directement par le Mécanisme européen de stabilité financière (MES).

Ce dispositif mettrait fin, comme le souhaitaient les marchés, au lien de "consanguinité" entre les banques et les émetteurs souverains de la zone euro.

"Si les fonds alloués sont suffisants, cela permettra de dresser une barrière entre les difficultés bancaires et budgétaires d'un pays", souligne-t-on chez CM-CIC Securities.

L'accord trouvé à Bruxelles permettra aux pays qui ont sollicité un plan de sauvetage pour leurs banques - Espagne et Chypre - de ne pas alourdir leur dette publique, mais les investisseurs estiment que des précisions doivent encore être apportées.

Angela Merkel, qui va devoir faire valider cet accord par le parlement allemand, a précisé vendredi matin que la recapitalisation directe des banques serait soumise à conditions et que la dérogation au statut de créancier privilégié du MES ne s'appliquait qu'à l'aide à l'Espagne.

Selon un responsable européen, l'Espagne recevra dans un premier temps un prêt européen pour renflouer ses banques, mais l'opération sera transformée en recapitalisation bancaire directe dès que le MES aura été investi de cette capacité, a précisé un responsable européen.

Edité par Dominique Rodriguez