BFMTV
Société

Le racisme "anti-blancs" en procès à Paris

Le procès d'un homme de 29 ans poursuivi pour une agression violente à caractère raciste après avoir, selon plusieurs témoins, proféré des propos "anti-blancs" s'est ouvert vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris. /Photo d'archives/REUTERS/Eric

Le procès d'un homme de 29 ans poursuivi pour une agression violente à caractère raciste après avoir, selon plusieurs témoins, proféré des propos "anti-blancs" s'est ouvert vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris. /Photo d'archives/REUTERS/Eric - -

PARIS (Reuters) - Le procès d'un homme de 29 ans poursuivi pour une agression violente à caractère raciste après avoir, selon plusieurs témoins,...

PARIS (Reuters) - Le procès d'un homme de 29 ans poursuivi pour une agression violente à caractère raciste après avoir, selon plusieurs témoins, proféré des propos "anti-blancs" s'est ouvert vendredi.

Le procès devant le tribunal correctionnel de Paris, qui devait se tenir en octobre dernier, avait été renvoyé à la demande de l'avocat de la victime, qui a notamment souhaité un contexte plus propice à la "sérénité" pour juger le dossier.

Jean-François Copé, qui faisait campagne en octobre dernier pour la présidence de l'UMP, avait fait resurgir ce thème dans le débat politique, en l'évoquant notamment dans son livre, "Manifeste pour une droite décomplexée".

La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) s'est portée partie civile dans ce dossier, une première pour l'association dans une affaire de racisme anti-blancs.

"Pour nous, c'est une question de principe, c'est un message qu'on envoie. Évidemment, on ne fait pas d'amalgame, on se rend bien compte que les Français blancs ne sont pas majoritairement victimes du racisme dans leur propre pays", a dit à Reuters Alain Jakubowicz, son président, indiquant qu'il assisterait à l'audience.

"Mais il y a là un phénomène social, quelque chose qui est beaucoup plus fréquent que ce que l'on pense et beaucoup moins que ce que disent un certains nombre d'extrémistes qui essayent d'instrumentaliser cette affaire", a-t-il ajouté.

"Certains nous reprochent de faire le jeu de l'extrême droite, mais je ne veux pas abandonner ce combat aux extrémistes."

L'accusation reproche au prévenu d'avoir porté des coups entraînant une interruption temporaire de travail de 39 jours, après une altercation dans une station de métro parisienne.

Le parquet, qui a lancé les poursuites, a retenu trois circonstances aggravantes à son encontre: l'attaque en réunion, les agresseurs présumés étant deux au moment des faits, l'utilisation d'une arme -des tessons de bouteille- et le caractère raciste.

Entre autres insultes à caractère raciste, le prévenu aurait lancé "sale blanc" et "sale Français" à sa victime, selon plusieurs témoins.

Le prévenu reconnaît sa présence sur les lieux de l'agression, mais en conteste le caractère raciste. Il dit avoir porté des coups afin de protéger son camarade.

Le jugement devrait être mis en délibéré.

Chine Labbé, édité par Yves Clarisse