Le Qatar drague nos banlieues à coups de millions

Le très riche émirat du Qatar vient de débloquer une enveloppe de 50 millions d'euros à destination des banlieues françaises. Objectif: exploiter l'énergie dormante des quartiers. « Les français d'origine arabe peuvent nous aider », dit l'ambassadeur.

Après le rachat du Paris Saint-Germain, après celui des droits télévisés de la Ligue 1 et de la Ligue des Champions, voici que le Qatar se tourne... vers les banlieues de l'Hexagone. L'émirat a en effet décidé d'investir massivement dans nos cités, en débloquant une somme de 50 millions d'euros. C'est cet été, en pleines négociations sur le PSG, que l'idée a germé dans l'esprit de quelques élus français.

Un fonds d'investissement de 50 millions d'euros

Une dizaine d'entre eux, issus de banlieues parisiennes et marseillaises, ont pris l'initiative de se tourner vers les investisseurs qataris en leur demandant de financer des projets locaux. Une demande favorablement accueillie. Mi-novembre, la petite délégation française a été invitée par le cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, dans des conditions dignes d'une rencontre entre chefs d'Etat. Résultat: un fonds d'investissement est créé pour financer des « projets économiques ». Selon l'ambassadeur du Qatar à Paris, il ne s'agit pas de charité. Il fait allusion à des projets « sérieux dans tous les domaines, raisonnables, solides et à long terme ». 

« Les français d'origine arabe peuvent nous aider »

Et annonce qu'il vient de renforcer son effectif en y ajoutant quatre chargés de mission diplomatiques. Leur rôle sera de recevoir les entrepreneurs et d'évaluer la pertinence de leurs projets afin de leur allouer une subvention adéquate. Autre mission qui leur sera dévolue: recueillir les CV de jeunes de banlieue désireux d'aller travailler au Moyen-Orient ou dans les entreprises dans lesquelles le Qatar est déjà investi. Pourquoi tant de générosité ? « Les français d'origine arabe peuvent nous aider », affirme l'ambassadeur, qui n'exclut pas une possible augmentation de l'enveloppe si nécessaire. Pour lui, nos quartiers populaires représentent « l'avenir de la France ».