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Société

Le pouvoir d'achat individuel a quasiment stagné en 2010

Le pouvoir d'achat individuel des Français est resté pratiquement inchangé l'an dernier et a même diminué une fois exclues les dépenses contraintes, ce qui a incité les consommateurs à réduire leur épargne, selon une étude de l'Insee. Mesuré à l'échelon i

Le pouvoir d'achat individuel des Français est resté pratiquement inchangé l'an dernier et a même diminué une fois exclues les dépenses contraintes, ce qui a incité les consommateurs à réduire leur épargne, selon une étude de l'Insee. Mesuré à l'échelon i - -

PARIS (Reuters) - Le pouvoir d'achat individuel des Français est resté pratiquement inchangé l'an dernier et a même diminué une fois exclues les...

PARIS (Reuters) - Le pouvoir d'achat individuel des Français est resté pratiquement inchangé l'an dernier et a même diminué une fois exclues les dépenses contraintes, ce qui a incité les consommateurs à réduire leur épargne, montre jeudi une étude de l'Insee.

Les dépenses de consommation globale des ménages ont augmenté de 1,3% en volume en 2010 à 1.435,2 milliards d'euros précisément: un rebond marqué après deux années de vaches maigres (+0,3% en 2008 et +0,1% en 2009) mais qui reste loin des niveaux de croissance observés avant la crise (+2,3% en 2007).

La consommation a néanmoins apporté un soutien de poids à la reprise de l'économie française puisqu'elle a représenté à elle seule les deux tiers de la progression de 1,5% du produit intérieur brut (PIB).

Ainsi, comme s'en félicitait encore la semaine dernière la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, devant l'Assemblée nationale, "le pouvoir d'achat en France a augmenté en chiffres macroéconomiques".

Mais l'évolution n'a pas été la même pour le pouvoir d'achat individuel: car, comme l'explique l'Insee, si la progression du revenu disponible brut des ménages s'est bien accélérée - atteignant 2,0% après +0,6% en 2009 - l'inflation l'a en grande partie grignotée, ramenant la hausse du pouvoir d'achat global à 0,8%.

Et une fois mesuré à l'échelon individuel, la hausse du pouvoir d'achat en 2010 n'est plus que de... 0,1%, soit six fois moins qu'en 2009.

MAUVAIS CRU POUR L'AUTOMOBILE

Plus problématique encore: le pouvoir d'achat baisse de 0,1% d'une année sur l'autre une fois déduites les dépenses "pré-engagées", c'est à dire celles que les ménages peuvent difficilement arbitrer comme les loyers, les dépenses de chauffage, les assurances ou les télécommunications.

Des dépenses qui représentent un tiers de la consommation globale, un poids en hausse régulière depuis plus de 30 ans.

Ces évolutions, qui alimentent régulièrement le débat politique sur un thème qui devrait être l'un des principaux enjeux électoraux de 2012, ont conduit ces derniers mois le gouvernement à multiplier les initiatives, du gel des prix du gaz au projet de loi sur la prime aux salariés.

En attendant, pour compenser la quasi-stagnation de leur revenu disponible, les ménages ont mis moins d'argent de côté l'an dernier: le taux d'épargne, qui avait bondi d'un point en 2009 sur fond de récession, a reflué d'un demi-point pour revenir à 16,0%.

Un recul qui ne remet tout pas en cause la place de la France parmi les champions de l'épargne au sein de l'OCDE.

Cette année 2010 en demi-teinte pour la consommation française a, sans surprise, pénalisé le secteur automobile (-4,9%) en raison du moindre attrait de la prime à la casse, disparue depuis, tandis que les achats de carburants reculaient de 0,9% malgré la hausse des prix (+12,8%).

Parmi les produits et services gagnants de l'année écoulée figurent pêle-mêle les récepteurs satellites (+84,2% en volume), dopés par le passage à la télévision numérique, les jeux électroniques (+25,5%). Mais aussi les hôtels, cafés et restaurants (+1,1% en volume après -3,5% en 2009), l'Insee évoquant l'impact favorable de la baisse de la TVA sur la restauration.

Marc Angrand, édité par Gilles Trequesser