BFMTV
Société

Le Parlement européen remet en cause le changement d'heure

La grande horloge de l'Hôtel de ville de Paris doit être remontée manuellement.

La grande horloge de l'Hôtel de ville de Paris doit être remontée manuellement. - Joël Saget - AFP

Aucune résolution ferme n'a encore été prise pour en finir avec le changement d'heure dans l'Union européenne, mais les eurodéputés s'interrogent ouvertement sur sa pertinence.

Les députés européens ont réclamé jeudi une "évaluation" détaillée du système de changement d'heure, qui pourrait aboutir à sa révision, après avoir longuement débattu de l'intérêt ou non de maintenir ce système dans l'Union européenne (UE).

Par 384 voix pour (153 voix contre), les parlementaires, réunis en session plénière à Strasbourg, ont demandé à la Commission européenne de "lancer une évaluation complète" du système actuel et, si nécessaire, de "présenter une proposition pour la réviser".

"De nombreuses études, si elles n'aboutissent pas à des conclusions définitives, ont indiqué l'existence d'effets négatifs sur la santé des êtres humains" de ces décalages d'une heure intervenant les derniers week-ends de mars et d'octobre, soulignent les eurodéputés.

"La directive actuelle, entrée en vigueur en 2001, fixe pour l'ensemble de l'UE une date et une heure harmonisées pour le début et la fin de la période de l'heure d'été, l'objectif étant d'aider le marché intérieur à fonctionner de façon efficace", rappellent-ils dans un communiqué.

Les économies d'énergie ne sont pas au rendez-vous

A l'origine de la résolution, qui demandait initialement l'abandon pur et simple du système avant d'être finalement amendée, la députée européenne écologiste Karima Delli assure que "les députés répondent au souhait de nombreux citoyens mobilisés contre un système devenu obsolète".

"Les études démontrant un accroissement des accidents de la route ou des troubles du sommeil lors du changement d'heure, doivent être prises au sérieux", a plaidé l'élue française des Verts, estimant que les économies d'énergie, but initial des changements d'heure saisonniers, "ne sont pas probantes".

Mais pour le Français Renaud Muselier (PPE, droite), "en l'absence d'étude d'impact poussée, la volonté de plusieurs députés européens de faire abolir la directive 'Fuseaux horaires' est ridicule". "L'Europe doit intervenir moins et mieux et surtout à bon escient", a-t-il prôné.

D. N. avec AFP