Le monde du logement vit encore au temps des 30 glorieuses

A la veille des 60 ans de l'appel de l'Abbé Pierre, la fondation publie aujourd'hui son rapport annuel sur le mal logement. Rapport qui met en évidence les liens étroits entre mal-logement et emploi. Son président était l'invité de Jean-Jacques Bourdin ce vendredi.

La fondation Abbé Pierre a 60 ans mais son ardeur au combat contre la misère reste intacte. Comme tous les ans, la fondation publie son rapport sur le mal-logement en France. Elle estime à 3,5 millions le nombre des mal-logés aujourd'hui en France, dont 141 500 sans-abri.

Mal logement et emploi sont liés

Et cette année elle a pointé du doigt la relation étroite entre emploi et mal logement. Elle rappelle que pour avoir un emploi il faut un logement (une adresse) et pour avoir un logement il faut un emploi (loyers). Pour elle, le lien n'est aujourd'hui pas forcément bien compris par les pouvoirs publics, et même par les entreprises (seulement un peu plus de la moitié (58%) d'entre elles estiment que la question du logement de leurs salariés est importante).

"On se couche l'un sur l'autre"

Souvent, le logement ou plutôt le mal-logement a des répercussions directes sur l'emploi occupé. C'est ce que rappelle la fondation, et c'est ce que vit Amadi. Il est boulanger à Paris et vit dans 12m², dans le XIème, avec sa femme et ses deux enfants. "Je souffre trop en tant que boulanger. On est obligés de se coucher l'un sur l'autre… Si je n'arrive pas à dormir, je risque de faire une bêtise et tôt ou tard je vais lâcher. Je peux perdre mon emploi si je ne suis pas résistant".

La Rédaction avec T. Chupin