BFMTV
Société

Le ministère des Armées dément avoir refusé d'arrêter mi-mars la mission du Charles de Gaulle

Le porte-avions Charles-de-Gaulle à la sortie du port de Toulon, le 5 mars 2019

Le porte-avions Charles-de-Gaulle à la sortie du port de Toulon, le 5 mars 2019 - Christophe Simon - AFP

Un membre d'équipe avait déclaré que le commandant du porte-avions aurait proposé d'en interrompre la mission dès l'escale à Brest mi-mars. Une proposition que le ministère aurait refusé, ce que dément ce dernier.

Le ministère des Armées n'a pas refusé de mettre un terme à la mission du porte-avions Charles de Gaulle dès la mi-mars, comme l'a affirmé un marin testé positif au Covid-19, a affirmé jeudi le porte-parole de la marine nationale.

Un membre d'équipage, qui fait partie du tiers des marins du bâtiment testés positifs, a déclaré à la radio France Bleu sous couvert de l'anonymat que le commandant du porte-avions nucléaire aurait proposé d'en interrompre la mission dès l'escale à Brest, du 13 au 16 mars. Selon lui, cette proposition aurait été refusée par le ministère.

"Très officiellement, je déments cette information. Elle est erronée", a répondu jeudi sur RTL le porte-parole Eric Lavault. "Il faut que les gens comprennent qu’il est hors de question de mettre en danger un équipage", a-t-il ajouté. "Le cœur du système de combat d’un navire, c’est son équipage. Donc, c’est le bien le plus précieux".

Le bâtiment (1.750 marins) et la frégate de défense aérienne qui l'accompagnait (200 marins) ont rejoint le port de Toulon dimanche avec deux semaines d'avance sur son programme, après la découverte initiale d'une cinquantaine de cas de Covid-19. Mardi soir, sur les 1.767 marins du groupe aéronaval testés, 668 s'étaient révélés positifs, sachant que de nombreux résultats manquaient encore.

Deux enquêtes ouvertes

L'origine de la contamination du porte-avions reste une énigme. L'équipage, en mission depuis trois mois, n'a pas été en contact avec un élément extérieur après cette escale à Brest, au cours de laquelle une relève d'une cinquantaine de personnes est montée à bord et des centaines de marins sont descendus à terre.

Deux enquêtes, une de commandement et une épidémiologique, ont été diligentées. 

"Je pense qu’il faut bien se garder, comme je le constate actuellement, de dresser des hypothèses. On a tous en tête effectivement l’escale de Brest, mais il y a probablement d’autres hypothèses et c’est l’enquête épidémiologique qui répondra", a ajouté Eric Lavault.

D'autres médias, notamment Médiapart, ont cité des sources accusant les autorités de négligence. Interrogé sur d'éventuelles tensions sur le navire, le porte-parole a renvoyé la question à l'enquête de commandement. 

"On va vérifier la chronologie des évènements, leur enchainement, identifier les causes, pour tirer des conclusions et un retour d’expérience qui permettra que ça ne se reproduise pas", a-t-il expliqué.

20 marins toujours hospitalisés dont un en réanimation

Jeudi matin, le médecin référent pour la force d'action navale, Laurent-Melchior Martinez, avait indiqué qu'aucun symptôme de Covid-19 n'avait été remonté au Service de santé des armées (SSA) à l'escale de Brest.

"On n'a pas encore le résultat de cette enquête (épidémiologique), j'espère qu'elle pourra nous dire d'où vient cette contamination", a-t-il ajouté. "Je comprends l'inquiétude des gens. Mais il faut aussi garder son sang froid (...). On veut tous savoir ce qui s'est passé, des enquêtes sont en cours", a souligné à ses côtés Christine Ribbe, porte-parole de la préfecture maritime de Méditerranée.

Parmi les 20 marins toujours hospitalisés jeudi, un cadre est en réanimation et son état est stationnaire. "Les autres marins hospitalisés ont une surveillance renforcée. Aujourd'hui ils n'ont pas de problème (...) mais il faut faire preuve de précaution", a précisé le médecin militaire.

H.G. avec AFP