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Le lancement de Soyouz en Guyane reporté à vendredi

Le décollage de la fusée Soyouz qui doit mettre en orbite deux satellites de Galileo, le programme de "GPS" européen, a été retardé de 24 heures après la découverte d'une anomalie pendant le chargement en carburant, a annoncé jeudi Arianespace. /Photo pri

Le décollage de la fusée Soyouz qui doit mettre en orbite deux satellites de Galileo, le programme de "GPS" européen, a été retardé de 24 heures après la découverte d'une anomalie pendant le chargement en carburant, a annoncé jeudi Arianespace. /Photo pri - -

KOUROU, Guyane (Reuters) - Le décollage de la fusée Soyouz qui doit mettre en orbite deux satellites de Galileo, le programme de "GPS" européen, a...

KOUROU, Guyane (Reuters) - Le décollage de la fusée Soyouz qui doit mettre en orbite deux satellites de Galileo, le programme de "GPS" européen, a été retardé de 24 heures après la découverte d'une anomalie pendant le chargement en carburant, a annoncé jeudi Arianespace.

"Suite à une anomalie détectée lors du chargement en carburant du troisième étage du lanceur Soyouz, le compte à rebours final a été interrompu", peut-on lire dans un communiqué de la compagnie.

Des responsables d'Arianespace ont précisé que le lancement aurait lieu vendredi.

Pour la première fois, une fusée russe sera lancée ailleurs que des bases spatiales de Plessetsk (Russie) ou Baïkonour (Kazakhstan), du Centre spatial guyanais.

Cet événement sera la concrétisation du programme du conseil de l'Agence spatiale européenne (Esa) décidé en décembre 2004. Privé de lanceur moyen depuis l'arrêt d'Ariane 4 en 2003, Arianespace commercialise Soyouz via sa filiale Starsem.

Optimisée pour placer sur orbite géostationnaire des charges lourdes de cinq à dix tonnes, Ariane 5 n'est plus aussi rentable pour lancer des satellites plus légers utilisés fréquemment.

De par sa proximité avec l'équateur, le Centre spatial guyanais permettra à Soyouz d'emmener des charges plus importantes, jusqu'à trois tonnes de matériel contre 1,7 tonne de Baïkonour, a dit le PDG d'Arianespace, Jean-Yves Le Gall.

Afin de profiter complètement des capacités du lanceur russe, le Centre national d'études spatiales (Cnes) a édifié un nouveau site dédié à Soyouz, situé dans la partie nord-ouest du Centre spatial guyanais, dans une zone de 120 hectares sur le territoire administratif de la commune de Sinnamary.

UN CONCURRENT DU GPS AMÉRICAIN

L'ensemble de lancement de Soyouz (ELS) reproduit le modèle des installations de Baïkonour avec 20.000 m² de surface bâtie. Six cents ouvriers et ingénieurs français et russes ont été mobilisés depuis 2005 pour réaliser ce site.

Les travaux, qui s'élèvent à environ 500 millions d'euros, ont connu des retards mais seulement sur les opérations réalisées en Russie, explique le directeur général délégué du Cnes et directeur du Centre spatial guyanais, Joël Barre.

Similaire à la version originale, le lanceur russe a dû subir des changements pour répondre aux normes de sécurité européennes et aux contraintes de l'environnement guyanais.

Il est ainsi équipé d'un système de neutralisation commandé du sol en cas de déviation de trajectoire. Les passagers de Soyouz sont désormais intégrés en position verticale, contrairement à la Russie.

Il a fallu pour cela mettre en place à Sinnamary un portique mobile. Arianespace a ainsi la capacité de lancer un même satellite indifféremment sur Soyouz ou Ariane 5.

La fabrication du Soyouz qui sera lancé en Guyane est réalisée sous la responsabilité de l'agence spatiale russe Roskosmos. Chaque étage est transporté par conteneurs de Samara en Russie jusqu'à Sinnamary en Guyane.

Soyouz est placé dans sa position verticale dans le portique mobile sur le pas de tir. C'est là qu'il est coiffé de son quatrième étage qui abrite la charge utile. Le portique se retirera une heure avant le décollage.

Pour cette première mission guyanaise, Soyouz placera sur orbite pour l'Esa les deux satellites opérationnels de la constellation Galileo dans le cadre du programme IOV (In Orbit Validation), le projet européen de système de positionnement par satellite concurrent de ses rivaux américain et russe.

Benoît Tessier et Franck Leconte, édité par Yves Clarisse