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Le Grand Rabbin de France va rendre hommage à Dieulefit

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Le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim, doit se rendre à Dieulefit (Drôme) dimanche après-midi pour un hommage à ce village qui cacha son père, et la famille de celui-ci, pendant plusieurs mois au cours de la Seconde Guerre Mondiale.

C'est une démarche toute personnelle que doit faire le Grand Rabbin de France, se rendant pour la première fois à Dieulefit après avoir célébré le cinquantenaire de la synagogue de Valence.

Ce sont les événements de Toulouse en mars 2012 qui ont donné au Grand Rabbin l'envie de venir dans le village drômois alors qu'il en avait, jusque là, "gardé le souvenir idéalisé de (son) enfance", a-t-il déclaré à l'AFP.

"C'est ma manière de dire qu'il n'existe aucune fatalité pour que le pire advienne, comme sous le nazime ou à Toulouse", a-t-il dit, prenant en exemple "la mobilisation collective" de Dieulefit qui a pu "faire reculer la haine et le fanatisme".

Entre 1940 et 1944, près de 1.500 juifs trouvèrent refuge à Dieulefit. Mais le village accueillit aussi des intellectuels et des artistes, tels Aragon, Pierre Vidal-Naquet, Clara Malraux, Pierre Seghers, Emmanuel Mounier ou encore la pianiste Yvonne Lefébure. Il n'y eut aucune dénonciation.

Le Grand Rabbin de France sera d'abord reçu par Christine Priotto, maire de Dieuefit, avant de se rendre à l'école de Beauvallon, fondée par deux jeunes protestantes, Marguerite Soubeyran et Catherine Krafft, qui fut un haut lieu d'accueil de réfugiés et de résistance pendant la guerre.

Les deux fondatrices font partie des 7 Justes de Dieulefit. Mais en France, à ce jour, seule la ville du Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire) et sa région se sont vu décerner le titre de "Juste parmi les Nations".