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Le Front national à l'assaut du bastion CGT en Moselle

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STRASBOURG (Reuters) - Des dizaines d'adhérents de la CGT ayant rejoint ou soutenant le Front national vont faire leur "coming out" dans une ou...

STRASBOURG (Reuters) - Des dizaines d'adhérents de la CGT ayant rejoint ou soutenant le Front national vont faire leur "coming out" dans une ou deux semaines, déclare le candidat du FN aux élections cantonales en Moselle.

La CGT avait annoncé la semaine dernière avoir suspendu une de ses sections locales après que son secrétaire, Fabien Engelmann, a annoncé sa candidature sous la bannière du parti d'extrême droite pour les élections de mars.

C'est dans un article de Riposte laïque, un journal en ligne qui combat "l'Islam politique" que la CGT de Moselle a découvert le changement d'étiquette de son responsable local, ancien militant d'extrême gauche.

Dans un entretien publié mardi dans la lettre Nouvelles de France, proche de la droite libérale, Fabien Engelmann, 31 ans, estime que son statut de candidat FN n'est pas incompatible avec le fait d'être syndicaliste CGT.

"Je suis un esprit libre et considère qu'on ne doit pas mélanger le syndicalisme avec la politique partisane. La CGT n'appartient plus au PCF depuis 1989, que je sache. Et puis, si vous saviez le nombre d'adhérents de la CGT qui sont au Front national ou qui votent pour", déclare-t-il.

"Dans une, voire deux semaines, des dizaines d'adhérents de la CGT vont faire leur 'coming out'. Ce sera du 'jamais vu' !", ajoute-t-il.

Le candidat FN estime que, comme lui, ces militants "ont compris que le FN n'était pas le diable et que Marine Le Pen a un discours plus social qu'Olivier Besancenot", le porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA).

La très grosse majorité des 26 syndiqués de la section CGT formée au sein des services municipaux de Nilvange, une commune du bassin sidérurgique, ont refusé de se désolidariser de Fabien Engelmann.

Ils seront invités à se réunir autour d'un nouveau secrétaire, faute de quoi la section sera dissoute, selon la CGT.

"Les camarades disaient qu'il faisait bien son boulot, mais l'appartenance au Front national est complètement incompatible avec le mandat de délégué CGT", a dit à Reuters le secrétaire départemental du syndicat, Denis Pesce.

Les statuts de la CGT, qui proscrivent les thèses racistes et xénophobes, sont incompatibles avec les thèses du parti de Marine Le Pen qui accordent la priorité aux Français, a-t-il ajouté.

Fabien Engelmann, ancien militant de Lutte ouvrière puis du NPA, a expliqué avoir quitté le parti d'Olivier Besancenot après les élections régionales de 2010, "sidéré" que celui-ci ait présenté en région Paca une candidate portant le voile.

Selon lui, la nouvelle présidente du FN est aujourd'hui "la seule à défendre la laïcité".

Le cas de ce délégué reste exceptionnel, selon Denis Pesce, qui se dit néanmoins "inquiet de l'ampleur de la résonance des idées du Front national portées par Marine Le Pen".

Gilbert Reilhac et Gérard Bon, édité par Jean-Baptiste Vey