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Société

Le Français soupçonné de polygamie accusé d'enfermer ses enfants

Liès Hebbadj, un commerçant français soupçonné de polygamie par le gouvernement, est accusé par le père de sa compagne d'"enfermer" ses petits-enfants, apprend-on auprès de la gendarmerie. /Photo prise le 26 avril 2010/REUTERS/Stéphane Mahé

Liès Hebbadj, un commerçant français soupçonné de polygamie par le gouvernement, est accusé par le père de sa compagne d'"enfermer" ses petits-enfants, apprend-on auprès de la gendarmerie. /Photo prise le 26 avril 2010/REUTERS/Stéphane Mahé - -

NANTES - Liès Hebbadj, un commerçant français soupçonné de polygamie par le gouvernement, est accusé par le père de sa compagne d'"enfermer" ses...

NANTES (Reuters) - Liès Hebbadj, un commerçant français soupçonné de polygamie par le gouvernement, est accusé par le père de sa compagne d'"enfermer" ses petits-enfants, apprend-on auprès de la gendarmerie.

L'homme a enregistré lundi une déposition à la brigade de gendarmerie de Vieillevigne (Loire-Atlantique) contre Liès Hebbadj, menacé par le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, d'être déchu de sa nationalité pour "polygamie" et "fraude aux prestations sociales".

Il n'aurait "plus de contacts" avec sa fille et s'est plaint de ne plus voir ses quatre petits-enfants. Ceux-ci seraient "enfermés" par le compagnon de sa fille, a dit un gendarme.

"Cette pièce va être versée à l'enquête de police, qui a été confiée au parquet de Nantes", a-t-on ajouté de même source.

Cette déposition a eu lieu le jour de l'ouverture d'une enquête préliminaire par le procureur de la République de Nantes, Xavier Ronsin.

Celui-ci a agi après le signalement, par le préfet de Loire-Atlantique, d'une "suspicion de relations polygames" et des interrogations sur la "régularité des aides sociales dont bénéficieraient plusieurs personnes de sexe féminin (...) en relation avec M. Hebbadj".

Selon Brice Hortefeux, l'homme qui est né à Alger aurait quatre femmes et chacune bénéficierait de l'allocation de parent isolé - des délits qui méritent selon lui la déchéance de la nationalité française qu'il a obtenue par mariage en 1999.

L'ouverture de l'enquête préliminaire a "satisfait de manière intellectuelle" l'avocat de Liès Hebbadj, gérant d'une boucherie hallal en banlieue de Nantes.

"S'il y avait suspicion de polygamie ou de fraude aux prestations sociales, c'est par là qu'on aurait dû commencer, plutôt que d'instrumentaliser cette affaire en créant une figure emblématique du musulman polygame", a déclaré mardi à Reuters Me Franck Boëzec.

"Si on veut poser des questions à mon client, il ne s'y opposera pas, il respectera ses devoirs de citoyen", a-t-il ajouté.

Guillaume Frouin, édité par Yves Clarisse