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Le doyen des Français est décédé, quid de son successeur ?

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ORLEANS, Loiret (Reuters) - André Courtat, qui était le doyen des Français, vient de décéder à l'âge de 109 ans et l'identité de son successeur...

ORLEANS, Loiret (Reuters) - André Courtat, qui était le doyen des Français, vient de décéder à l'âge de 109 ans et l'identité de son successeur devrait, comme à chaque attribution du titre de doyen ou doyenne des Français, faire l'objet d'âpres discussions.

"Monsieur Courtat est mort, mardi, dans son fauteuil, très doucement", a dit à Reuters Béatrice Cornefert, directrice déléguée de l'hôpital de Beaune-la-Rolande (Loiret). "Son titre de doyen des hommes français nous avait été communiqué après le décès de son prédécesseur."

La doyenne des Français, qui fêtera ses 114 ans le 2 juin prochain, vit à Pontchâteau (Loire-Atlantique).

Selon Jean-Marie Robine, démographe et directeur de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), l'impossibilité de désigner scientifiquement le doyen d'une population tient à plusieurs facteurs.

"La possibilité qu'un super centenaire (110 ans ou plus) ne soit pas recensé en Scandinavie est quasi nulle. Dans ces pays, il n'y a aucune difficulté à accéder aux registres et les institutions jouent la carte de la transparence la plus totale", indique le scientifique.

"Par contre, dans les pays du Sud, comme en Italie, il est très difficile de les recenser en dehors des records de longévité remarquables. Là-bas, les familles sont fortes, protectrices et surprotègent souvent leurs aînés", ajoute-t-il.

La France, toujours selon Jean-Marie Robine, associerait les spécificités culturelles des deux systèmes.

"En France, une impossibilité réglementaire nous est faite par la loi informatique et libertés de recenser, en temps réel, les gens par tranche d'âge", dit-il.

Pour Antoine Bardet, spécialiste national des problématiques liées à l'état civil, la probabilité qu'un "super-centenaire" échappe au recensement est cependant faible.

"Les mairies, notamment grâce à leurs centres communaux d'action sociale (CCAS), suivent les personnes âgées de près. À ceci s'ajoutent les dispositif d'aides, les allocations, les pensions de retraites, tout ce qui concourt à tracer ces populations", explique-t-il.

Jusqu'à une récente période, le secrétariat d'État aux Anciens combattants appelait régulièrement les mairies pour s'enquérir de la situation des "poilus" de la Grande guerre, ce qui permettait un recensement précis. Mais le dernier d'entre eux a désormais disparu.

En France, il n'existe aucun organisme officiel en charge du recensement des centenaires.

Mourad Guichard, édité par Yves Clarisse