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Société

Le Di-Antalvic bientôt interdit car dangereux

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L'agence européenne du médicament a annoncé qu'elle recommandait le retrait à travers toute l'Union européenne du Di-Antalvic.

L'agence européenne du médicament a annoncé qu'elle recommandait le retrait à travers toute l'Union européenne des anti-douleurs contenant du dextropropoxyphène (ou DXP), un composant utilisé notamment dans le Di-Antalvic. L'agence a souligné le risque de surdose mortelle liée au Dextropropoxyphène (ou DXP) associé au paracétamol. Une combinaison présente dans le Di-Antalvic. Depuis 2003, certains Etats membres de l'Union européenne avaient pris les devants, en interdisant l'utilisation du Di-Antalvic. C'est le cas de l'Angleterre et de la Suède.

« Les agences sanitaires, c'est le Titanic ! »

En France, l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) n'avait émis jusque-là aucune réserve. Christian Lehmann, médecin généraliste dans les Yvelines, est l'auteur de l'ouvrage "Patients si vous saviez" aux éditions du Seuil, dans lequel il dénonce les dangers du Di-Antalvic. Depuis 2001, sensibilisé par la revue médicale Prescrire, il n'en prescrit plus. Il critique le mode de veille sanitaire en France : « En 2000 l'alerte avait été lancée. Autrement dits, les agences sanitaires françaises sont une espèce de Titanic. Entre le moment où elles voient l'iceberg et où elles l'évitent, il faut 8 ans. C'était, je crois, le médicament contre la douleur, le plus prescrit à l'hôpital et à la sortie de l'hôpital. »

Risques de surdose avec le DXP

Mais le CHU de Toulouse en avait interdit la distribution dès juin 2005. Le Docteur Haleh Bagheri est praticien-hospitalier au Centre régional de pharmacologie vigilance à Toulouse, La durée de vie, différente, dans l'organisme des deux composants lui faisait craindre une surdose et une intoxication de DXP chez les personnes à risques (personnes âgées et insuffisants rénaux) lors d'une prise régulière de Di-Antalvic.
Les Français sont de très loin les plus gros consommateurs européens de l'association DXP/paracétamol, puisqu'ils représentent 95% de la consommation européenne. Il n'y a pourtant pas réellement de raisons de s'affoler : si vous avez entamé une boîte de médicaments, vous pouvez la terminer. En revanche, il faut contacter et consulter votre médecin dans les jours ou les semaines qui viennent. Il va vous proposer un traitement alternatif contre la douleur. Votre médecin va aussi avoir un rôle pédagogique. Il peut vous expliquer pourquoi le DXP est potentiellement dangereux, notamment en cas de surdose (voir ci-dessus) si ce médicament s'accumule dans l'organisme.

La rédaction avec Céline Pitelet