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Le déficit commercial se replie à 5,6 milliards d'euros en juin

LE DÉFICIT COMMERCIAL

LE DÉFICIT COMMERCIAL - -

Le déficit commercial de la France s'est réduit en juin à 5,598 milliards d'euros et les deux mois précédents ont été nettement moins mauvais qu'annoncé auparavant, selon les données publiées vendredi par les Douanes.

Le déficit pour mai a ainsi été révisé à 6,415 milliards d'euros et celui d'avril à 6,885 milliards - le nouveau record - après l'intégration de déclarations d'exportations en retard.

Les déficits de mai et avril avaient été annoncés début juillet à respectivement 7,422 et 7,174 milliards d'euros.

A environ 5,6 milliards, le déficit de juin est inférieur aux 6,5 milliards attendus en moyenne par neuf économistes, dont les estimations allaient de -5,0 à -7,5 milliards.

Le solde cumulé depuis le 1er janvier s'établit néanmoins à -37,498 milliards (CVS/CJO), en nette dégradation par rapport aux -24,623 milliards sur les six premiers mois de l'an dernier.

"Il n'y a aucun signal positif en cette réduction ponctuelle du déficit", prévient Alberto Balboni, économiste au cabinet d'analyses Xerfi. "Elle s'est uniquement expliquée par un recul des importations, indiquant que la demande domestique française et en particulier la consommation des ménages commencent à flancher."

Jugeant que "toute interprétation triomphaliste de la publication d'aujourd'hui est trompeuse", il estime que le déficit annuel pourrait atteindre un nouveau record à environ 70 milliards, contre 52,2 milliards pour l'ensemble de 2010.

IMPACT NÉGATIF SUR LE PIB DE 2011?

En juin, les exportations FAB en données CVS/CJO sont ressorties à 34,575 milliards d'euros contre 34,583 milliards en mai.

Les importations ont quant à elles baissé à 40,173 milliards d'euros après 40,998 milliards en mai, ce que les Douanes expliquent par un recul des importations de produits énergétiques et de matériels de transports.

Les importations d'hydrocarbures naturels et de produits pétroliers raffinés ont ainsi diminué de près de 500 millions d'euros, les matériels de transports connaissant un repli équivalent du fait de moindres acquisitions aéronautiques.

Les achats de produits agricoles et d'équipements électroniques et électriques ont également contribué à la baisse, tandis que les importations restaient stables dans l'industrie automobile, la chimie, les métaux et les produits des industries agroalimentaires et que les achats d'équipements mécaniques et de produits pharmaceutiques augmentaient.

Côté exportations, la hausse des ventes aéronautiques et pharmaceutiques n'a pas tout à fait compensé les baisses constatées pour les biens intermédiaires, l'automobile, les produits des industries agroalimentaires et les équipements mécaniques et électriques, soulignent les Douanes.

La France a vendu 27 Airbus en juin qui lui ont rapporté 2.036 millions d'euros contre 21 en mai pour 1.334 millions.

Selon Alberto Balboni, la France est le pays affichant la reprise "la plus molle" de son export, quand on la compare aux quatre autres grandes économies européennes (Italie, Royaume-Uni, Allemagne et Espagne).

L'économiste attend en conséquence une contribution "très probablement négative" de la contribution du commerce extérieur à la croissance économique de la France en 2011.

Jean-Baptiste Vey, édité par Patrick Vignal