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Société

Le défi Facebook des jeunes de Sarcelles pour distribuer des repas aux migrants

Des migrants au métro Stalingrad, dans le nord de Paris

Des migrants au métro Stalingrad, dans le nord de Paris - Christophe Archambault - AFP

Des jeunes de Sarcelles ont lancé un défi sur Facebook: fournir des repas aux migrants sans-abri qui dorment à même le trottoir dans le 18e arrondissement de Paris. L'initiative est largement saluée, et d'autres quartiers pourraient suivre ce mouvement de solidarité.

Ils ont distribué plus de 150 repas. Des jeunes de Sarcelles, une commune populaire du Val-d'Oise, ont décidé de venir en aide aux dizaines de migrants sans-abri qui dorment à même le trottoir dans le 18e arrondissement de Paris. Et ont lancé un défi sur Facebook, invitant d'autres quartiers de leur ville à faire de même. Ce lundi soir, la vidéo a déjà été vue plus de 50.000 fois.

"Nos quartiers ont un cœur"

"Voici le nouveau concept où les nommés de chaque cité devront remonter le défi suivant: nourrir les sans-abri en s'organisant avec les membres de son quartier", annonce la vidéo postée sur le réseau social. "Montrons au monde que nos quartiers ont un cœur et surtout une bonne éducation".

La vidéo se poursuit avec la visite de la maison du quartier Les Vignes blanches, à Sarcelles. Dans la cuisine, un groupe de jeunes hommes très affairés préparent des dizaines de sandwichs, assiettes de couscous et paniers repas dans une joyeuse ambiance. Le tout est ensuite chargé dans plusieurs voitures, direction le nord de Paris. 

"On a été élevé avec les valeurs du partage"

"Tout le monde peut le faire, on invite tout le monde à le faire", insiste Malik Diallo, qui a créé une page associée à l'initiative, intitulée "Le grand défi". "Que tout les quartiers de l'Île-de-France se réveillent et montrent qu'on a été élevé avec les valeurs du partage", appelle-t-il sur Facebook.

"Ce sont des gens qui n'ont rien"

La vidéo montre ensuite leur arrivée à proximité du métro Stalingrad et la distribution des repas aux migrants installés sur le trottoir du boulevard de la Chapelle. "Ce sont des gens qui n'ont rien du tout", témoigne un jeune bénévole. "Nous, on a déjà tout".

"On a décidé de distribuer des repas à des gens qui n'avaient rien", raconte un autre volontaire qui invite tous les quartiers de Sarcelles à faire de même. "On y a tous contribué, on a tous mis un peu de notre poche, ce qu'on pouvait", ajoute-t-il.

"On a tous adhéré"

L'initiative a immédiatement suscité l'intérêt des habitants. "C'est vraiment une idée qui sert à quelque chose", témoigne pour France Bleu Diaby, qui réside dans le quartier des Vignes blanches et espère que l'initiative sera reprise bien au-delà des frontières de Sarcelles. "Aider des migrants qui n'ont pas de toit ni de nourriture, on a tous adhéré."

C'est dans le cadre de son travail que Malik Diallo, chauffeur-livreur, a eu l'idée de cette action. "Je voyais tous ces gens sans-abri", confie-t-il au Parisien. "Et pour faire quelque chose pour eux, je me suis dit que le seul moyen que tout le monde se mette dedans, c'était d'utiliser Facebook". Il tient à préciser: "Ce n'est pas une question d'argent ou de buzz, c'est une question de faire du bien. Le tout c'est de rester humain".

"J'espère que ça va faire un effet boule de neige"

Sur les réseaux sociaux, l'initiative a suscité de nombreuses réactions enthousiastes. "Chapeau", salue un internaute. "Bravo", applaudit un autre. "Une preuve d'humanité et de solidarité", félicite une jeune femme. "Respect", s'incline une autre. "Vous montrez l'exemple".

Souleymane, 29 ans, habitant du quartier des Sablons, a été nommé par Malik Diallo. Comme le défi le lui demandait, il est lui aussi venu en aide à des migrants avec le soutien de ses voisins.

"Tout le monde a participé", témoigne-t-il pour la radio locale. "Il y a même un petit jeune qui a ramené 2 euros".

Il espère que d'autres initiatives similaires verront le jour. "On se sent concerné. Nous sommes des enfants d'immigrés, on a grandi dans la précarité, on a la notion du partage qui est ancrée en nous. J'espère que ça va faire un effet boule de neige dans les quatre coins de la France." En attendant, un autre quartier de Sarcelles a été nommé.

Céline Hussonnois-Alaya