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Société

Le Crif "choqué" par une exposition sur les Palestiniens dans un établissement de la ville de Paris

Roger Cukierman, président du Crif.

Roger Cukierman, président du Crif. - Joel Saget - AFP

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) s'est dit vendredi "choqué" par une exposition à Paris de l'ONG Médecins sans frontières sur la vie des Palestiniens et a demandé à la maire Anne Hidalgo d'y mettre fin. L'exposition In Between wars, qui se veut "une immersion au coeur du quotidien des Palestiniens" en territoire occupé, présentée jusqu'au 23 décembre puis du 5 au 17 janvier, constitue "une incitation à la haine et une apologie du terrorisme", a accusé le Crif dans un communiqué. Le président de l'organe de représentation politique de la première communauté juive d'Europe, Roger Cukierman, a posté sur Twitter le message suivant: "Nous pleurons encore 130 morts, mais pour @MSF les terroristes sont des 'martyrs'. Choquant". 

Le président de MSF Mego Terzian a indiqué "comprendre" et "accepter" que l'exposition "puisse faire l'objet de critiques" car elle ambitionne de "rendre compte d'un point de vue humanitaire des difficultés quotidiennes des Palestiniens sous occupation israélienne", "parti-pris dont nous connaissons le caractère controversé". Mais "les accusations formulées par le président du CRIF, qui semble avoir perdu le sens de la mesure et des responsabilités, sortent du cadre d'un débat d'opinion et sont inacceptables", a-t-il tonné.

Sur le site internet de la Maison des métallos, un établissement culturel de la ville de Paris situé dans le XIe arrondissement, la présentation de l'exposition, qui ne mentionne pas le mot "martyr", évoque "une expérience qui conduit le visiteur au coeur du quotidien des Palestiniens pour mieux comprendre la violence continuellement subie". Cette installation a pour cadre une programmation plus large intitulée "Focus Palestine" et présentée sous cette phrase: "Entre ceux qui sont désespérément faibles et ceux qui disposent d'une force militaire presque illimitée, comment rester neutre et se prétendre humaniste ?"

Roger Cukierman a protesté par courrier auprès du président de MSF et de la maire de Paris Anne Hidalgo, à qui il a demandé de "mettre un terme à cette exposition dont la nature ne peut qu'attiser la violence antisémite et augmenter la menace terroriste à Paris".

la rédaction avec AFP