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Le convoi du CICR arrive à Homs

Image de Homs diffusée à la télévision syrienne, vendredi. Un convoi d'aide humanitaire est arrivé dans la journée dans cette ville, foyer de la contestation contre le régime de Bachar al Assad, et s'apprête à entrer dans le quartier de Bab Amro, a fait s

Image de Homs diffusée à la télévision syrienne, vendredi. Un convoi d'aide humanitaire est arrivé dans la journée dans cette ville, foyer de la contestation contre le régime de Bachar al Assad, et s'apprête à entrer dans le quartier de Bab Amro, a fait s - -

par Samia Nakhoul BEYROUTH (Reuters) - Un convoi d'aide humanitaire est arrivé vendredi à Homs et s'apprête à entrer dans le quartier de Bab Amro,...

par Samia Nakhoul

BEYROUTH (Reuters) - Un convoi d'aide humanitaire est arrivé vendredi à Homs et s'apprête à entrer dans le quartier de Bab Amro, a fait savoir le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Genève.

Ce convoi est composé de sept camions acheminant notamment des vivres mais aussi d'autres denrées de première nécessité.

L'armée syrienne a pénétré mercredi dans ce quartier, d'où les insurgés disent s'être retirés, après 26 jours de bombardement par les forces du régime.

Les journalistes français Edith Bouvier et William Daniels, qui ont réussi à en partir avant sa chute aux mains des forces gouvernementales, sont en route vers la France dans un avion médicalisé après avoir été examinés dans un hôpital de Beyrouth.

Le président français Nicolas Sarkozy les accueillera sur la base aérienne de Villacoublay vers 18h00 (17h00 GMT), selon l'Elysée.

A Bruxelles, où il participe au sommet européen, le chef de l'Etat a annoncé la fermeture de l'ambassade de France en Syrie.

Le Premier ministre britannique, David Cameron, qui avait pris la même initiative jeudi, a déclaré de son côté que le régime de Bachar al Assad devrait "rendre des comptes" et promis de nouvelles sanctions ciblées.

Sous pression des pays occidentaux et arabes, mais aussi de la Russie et de la Chine qui ont voté jeudi une résolution non contraignante du Conseil de sécurité de l'Onu les appelant à autoriser l'aide humanitaire, les autorités de Damas ont donné leur feu vert au convoi du CICR et du Croissant-Rouge arabe syrien.

"Nous sommes à Homs et nous préparons à pénétrer dans Bab Amro", a dit à Reuters à Genève Carla Haddad, porte-parole du CICR.

Ralenti par la neige entre Damas et Homs, le convoi apporte des vivres et des médicaments à la population civile de Bab Amro.

"QUEL QU'EN SOIT LE PRIX"

"Nous sommes alarmés par les informations qui commencent à parvenir du quartier de Bab Amro à Homs, depuis sa chute aux mains des forces gouvernementales", a déclaré lors d'un point de presse à Genève le porte-parole du Conseil des droits de l'homme de l'Onu, Rupert Colville.

"Il est essentiel, a ajouté Colville, qu'il n'y ait pas de représailles, pas d'exécutions sommaires, pas de torture, pas de détentions arbitraires. Et les droits des personnes arrêtées doivent être respectés", a-t-il poursuivi.

Le calme n'est pas totalement revenu à Homs, où les forces gouvernementales sont désormais à la poursuite des combattants restés pour couvrir le "retrait tactique" de leurs camarades, rapportent des opposants, qui font état de 17 morts parmi eux.

Une dizaine de personnes ont également été tuées vendredi par un obus de mortier tiré contre une manifestation contre Bachar al Assad dans la localité de Rastan, dans la province de Homs, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

Sur des images mises en ligne par des militants sur YouTube, on aperçoit des corps démembrés ainsi qu'un corps décapité à l'arrière d'un camion.

"C'est le début de la victoire finale sur le complot qatari, saoudien, français, américain et sioniste contre la Syrie", a affirmé Taleb Ibrahim, un commentateur syrien proche du pouvoir, selon lequel l'armée "a brisé les reins" de l'insurrection.

Selon un responsable libanais proche de Damas, le régime syrien est fermement décidé à reprendre le contrôle total de Homs, "quoi qu'il arrive et quel qu'en soit le prix". La troisième ville de Syrie, située à 150 km au nord de la capitale, était le principal point d'ancrage de l'insurrection.

La répression du soulèvement syrien entamé à la mi-mars 2011 a fait plus de 7.500 morts dans la population civile, selon l'Onu, et le régime de Bachar al Assad paraît d'autant plus pressé d'en finir que même la Russie et la Chine, ses plus fidèles soutiens, commencent à prendre leurs distances.

"Nous n'avons pas de relation spéciale avec la Syrie. Nous avons seulement intérêt à ce que ce conflit soit résolu", a déclaré jeudi le Premier ministre sortant Vladimir Poutine dans un entretien accordé au Times de Londres.

"Je pense qu'avec le temps, la Russie va voir que le régime syrien a abusé de son soutien. Ils (les Russes) vont le reconnaître lorsqu'ils verront que des armes lourdes ont été employées contre le peuple syrien. Ce n'est pas très tolérable, y compris pour la Russie", a commenté le président turc Abdullah Gül, interrogé par Reuters.

Avec Mariam Karouny, Oliver Holmes et Laila Bassam à Beyrouth, Stephanie Nebehay à Genève, Emmanuel Jarry et Julien Toyer à Bruxelles, Jean-Philippe Lefief et Tangi Salaün pour le service français