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Société

Le contrôleur du Thalys: "Il m'a menacé avec son pistolet alors que j'étais au sol"

Pour la première fois depuis l'attaque du Thalys Amsterdam-Paris, vendredi soir, un contrôleur a témoigné, dimanche, au micro de France Info. Celui qui dit avoir été attaqué par Ayoub El Khazzani raconte sa version d'un drame dont le récit reste flou.

C'est le contrôleur du Thalys qui a été attaqué, vendredi 21 août, par Ayoub El Khazzani. Prénommé Michel, il raconte à France Info l'attentat qui a fait trois blessés lors d'un trajet Amsterdam-Paris, lors duquel il dit avoir tiré le signal d'alarme pour arrêter le train.

"Ça a été très rapide. À un moment on a entendu un peu de vacarme. Je me suis levé pour voir ce qui se passait, et en ouvrant la porte au niveau des toilettes, j'ai vu deux hommes se battre. Je n'ai pas tellement réagi, ça arrive, et puis je me suis rendu compte que l'une des deux personnes avait un pistolet à la main et une mitraillette autour du cou" raconte le contrôleur.

Un revolver et une mitraillette autour du cou

"J'ai été projeté contre une porte, et le voyageur français qui avait ouvert la porte des toilettes s'est enfui. L'homme m'a mis au sol et m'a pointé avec son révolver avant d'entrer dans la voiture numéro 12. Quand j'y suis allé, j'ai vu que deux passagers le ceinturaient. L'homme était maîtrisé, il y avait du sang au sol, alors je me suis empressé de tirer le signal d'alarme et j'ai appelé ma direction pour prêter assistance aux blessés et j'ai demandé le SMUR et les services de police" se souvient l'employé Thalys.

"Entre temps j'ai informé les voyageurs sans divulguer l'information, je les ai seulement rassuré" assure Michel qui émet ensuite des doutes sur la montée du tireur en gare de Bruxelles. "On ne l'a pas vu monter à Bruxelles alors qu'à Anvers il n'y a personne aux portes donc j'émets un doute quant à sa montée à Bruxelles à moins qu'il ne soit monté dans notre dos étant donné qu'il n'avait pas de billet".

"Je ne sais pas pourquoi Monsieur Anglade a cette attitude"

Sur les propos de Jean-Hugues Anglade, qui met en cause le personnel du train, le contrôleur tient à recadrer les choses. "J'ai discuté avec Monsieur Anglade dans le train, alors qu'il avait besoin d'aide, mais il était en voiture 11 alors que la scène s'est déroulé en voiture 12, je ne sais pas pourquoi il a cette attitude".

"Je reprends le travail mercredi. Est-ce que j'aurais une appréhension? On verra bien, j'aime mon métier et ça fait 35 ans que je le fais" conclut Michel. Ayoub El Khazzani est quant à lui en garde à vue à la Sous-direction anti-terroriste de Levallois-Perret mais il reste muré dans le silence.
Paul Aveline