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La ville de Bagneux poursuivie après son refus d'installer les nouveaux compteurs Linky

La ville de Bagneux ne souhaite pas l'installation des compteurs Linky

La ville de Bagneux ne souhaite pas l'installation des compteurs Linky - DAMIEN MEYER / AFP

Enedis attaque en justice la commune de Bagneux, dans les Hauts-de-Seine, pour son refus d'installer les nouveaux compteurs électriques Linky, acté lors du conseil municipal le 28 juin.

Enedis, gestionnaire du réseau de distribution d'électricité, a attaqué en justice la commune de Bagneux, dans les Hauts-de-Seine, après le refus de celle-ci d'installer les compteurs numériques Linky, qui permettent de relever à distance et en direct la consommation des clients.

La requête, déposée le 14 novembre devant le tribunal administratif de Cergy-Pontoise, fait suite à un vote du conseil municipal de la ville de Bagneux du 28 juin s'opposant au déploiement des compteurs Linky sur son territoire.

"Cette démarche implique de remplacer les 35 millions de compteurs actuels en état de marche dans le pays", ce qui "contredit l'objectif écologique" de la municipalité, avance un communiqué publié mardi par la ville de Bagneux et sa maire, Marie-Hélène Amiable (PCF).

Le communiqué souligne les risques d'augmentation de la facture d'électricité "comme cela est arrivé en Espagne et au Québec", en raison du coût de la transition évalué à "7 milliards d'euros".

Enedis dénonce une "désinformation"

Deux affirmations qualifiées de "désinformation" par Gladys Larose, du programme Linky chez Enedis. Le projet a été évalué à "4,5 milliards d'euros", affirme-t-elle, et "les factures n'ont pas augmenté" dans les deux pays cités.

La commune s'inquiète également du risque sanitaire induit par les ondes électromagnétiques des compteurs: "Elles restent classifiées par l'OMS (Organisation mondiale de la santé, NDLR) comme 'potentiellement cancérigènes'", s'émeut le communiqué.

"Tout comme l'OMS l'a fait pour le café, les légumes marinés et les ondes radios", assure en retour Gladys Larose, pour qui il convient de relativiser.

"Les anciens compteurs ne sont plus adaptés aux besoins de notre pays", justifie-t-elle, "ils ne peuvent plus gérer les voitures électriques, les panneaux photovoltaïques, etc."

En juillet dernier, une requête similaire avait été déposée par Enedis à l'encontre de la commune de Tarnos, dans les Landes. Le tribunal administratif de Pau avait donné raison au fournisseur d'électricité, estimant que "la commune de Tarnos n'a pas le droit de refuser l'installation de compteurs Linky sur son territoire".

Les compteurs numériques connectés Linky, dont sept millions d'exemplaires ont déjà été installés, sont contestés dans environ 300 villes et communes, notamment à l'initiative d'écologistes, qui dénoncent une possible violation des données personnelles.

H.M. avec AFP