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Société

La vidéo de l'interpellation d'une famille de clandestins provoque la polémique

Détail d'un uniforme de policier. (Illustration)

Détail d'un uniforme de policier. (Illustration) - -

La diffusion sur Internet d'une vidéo montrant l'interpellation musclée d'une famille arménienne en situation irrégulière, mardi matin à Nancy, a déclenché la colère de plusieurs associations et du Parti socialiste.

Saisie par les bras et les jambes par les policiers, poussant des hurlements stridants, une mère de famille arménienne est emmenée de force par des policiers. Cette scène, filmée mardi par un résident d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile de Nancy, a fait le tour d'Internet, provoquant des réactions indignées de la part d'associations, mais aussi du Parti socialiste. Celui-ci a fait part vendredi de "sa stupéfaction" quant aux méthodes employées par les policiers.

Une interpellation de la famille en deux temps

Souren Babayan, 29 ans, et son épouse Assya Babayan, 26 ans, en France depuis 2011, ont été interpellés mardi à 6h30 au centre d'accueil de demandeurs d'asile de Nancy, ainsi que leurs filles de 7 ans et 7 mois.

"Les policiers ont demandé au mari de les suivre librement, en promettant de ne pas toucher au reste de la famille. Mais, après leur départ, une partie de l'escorte est restée sur place et a forcé la porte pour interpeller l'épouse et les enfants", a expliqué leur avocate, maître Brigitte Jeannot.

Le PS demande que "toute la lumière soit faite"

Le Parti socialiste, qui s'est dit "stupéfait" de ces images vidéo, a indiqué dans un communiqué publié vendredi à Paris "s'interroger notamment sur les méthodes utilisées par les forces de l'ordre pour emmener une famille avec deux jeunes enfants".

"Sans préjuger de la situation administrative de cette famille, on ne peut traiter de la sorte des personnes, en particulier lorsque leur seule faute est de n'avoir pas de titre de séjour", a ajouté le PS.
Il a demandé "au gouvernement que toute la lumière soit faite sur cette affaire qui ne peut que choquer".

L'Ordre de Malte - France a, pour sa part, réclamé "le droit de se poser des questions sur les méthodes" des policiers. Et le Réseau éducation sans frontière a dénoncé "des brutalités dégradantes" et "des gestes qui heurtent la conscience".

La famille est maintenant en Arménie

Après avoir été placée en rétention administrative à Metz, et deux courtes hospitalisations du père de famille qui souffrait notamment de crise d'épilepsie, la famille est arrivée en Arménie mercredi soir, a précisé son avocate.

La reconduite à la frontière a été exécutée dans le cadre d'une obligation de quitter le territoire français délivrée par la préfecture de Meurthe-et-Moselle le 8 août 2013: "elle aurait donc été caduque le 8 août 2014, trois jours après leur interpellation", a souligné Me Jeannot, qui a saisi en urgence le tribunal administratif de Nancy.

D. N. avec AFP