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La semaine des primeurs dans le Bordelais sous de bons auspices

La semaine des primeurs 2010 qui s'ouvre lundi dans le vignoble bordelais devrait rencontrer un nouveau succès avec pour la seconde année consécutive un millésime haut de gamme. /Photo d'archives/REUTERS/Oleg Popov

La semaine des primeurs 2010 qui s'ouvre lundi dans le vignoble bordelais devrait rencontrer un nouveau succès avec pour la seconde année consécutive un millésime haut de gamme. /Photo d'archives/REUTERS/Oleg Popov - -

BORDEAUX (Reuters) - La semaine des primeurs 2010 qui s'ouvre lundi dans le vignoble bordelais devrait rencontrer un nouveau succès avec pour la seconde année consécutive un millésime haut de gamme.

par Claude Canellas

BORDEAUX (Reuters) - La semaine des primeurs 2010 qui s'ouvre lundi dans le vignoble bordelais devrait rencontrer un nouveau succès avec pour la seconde année consécutive un millésime haut de gamme.

Tradition bordelaise, chaque année à la même époque la campagne des primeurs permet aux professionnels et aux journalistes spécialisés du monde entier de déguster le dernier millésime encore en cours d'élevage dans les chais.

C'est à partir de ces dégustations que sont fixés les prix entre avril et juin, les achats effectués étant livrés plus d'un an plus tard en bouteilles.

L'an passé, le 2009 avait battu tous les records en prix,. L'Union des grands crus avait également enregistré plus de 5.000 visiteurs, dont beaucoup de Chinois.

Selon l'Union, le nombre de visiteurs professionnels devrait encore dépasser les 5.000, venus de 66 pays, la délégation étrangère la plus importante étant constituée de Britanniques.

Pour réaliser une grande semaine des primeurs, il faut un grand cru et les professionnels ne tarissent pas d'éloges sur la qualité des produits qu'ils vont présenter au monde.

"Par rapport au 2009, c'est un millésime moins rond mais plus opulent, qui a une très belle structure et une grande élégance", assure Sylvie Cazes, la présidente de l'Union des grands crus et qui dirige Pichon-Longueville comtesse de Lalande, cru classé de Pauillac.

Pour elle, ce millésime "racé" a bénéficié d'un bon ensoleillement et d'une température régulière tout l'été avec des nuits fraîches "ce qui donne généralement les grandes années de Bordeaux comme le 1989".

LUEUR D'ESPOIR

Au château Haut-Brion (Pessac-Léognan), 1er grand cru classé, le directeur, Jean-Philippe Delmas, prédit que dans le domaine les records vont être battus avec 1.500 personnes inscrites pour les dégustations.

"C'est un millésime différent de l'année précédente, qualitativement d'un autre style mais tous les ingrédients sont là pour rééditer ce qu'on a fait l'année dernière", assure le dirigeant d'un des plus célèbres châteaux du Bordelais.

Hubert de Bouärd, propriétaire de château Angélus, grand cru de Saint-Emilion, constate qu'"il y a un grand intérêt pour ce millésime".

Pour lui, la spéculation sur les grands châteaux ne devrait pas être freinée et les records de l'an passé pourraient être atteints ou dépassés, d'autant que les Chinois, très présents en 2010 et pas étrangers à la flambée des prix, seront encore nombreux.

Les Châteaux Ausone et Cheval Blanc (Saint-Emilion) avaient ainsi dépassé les 1.000 euros. Yquem (Sauternes) et Mouton-Rothschild avaient atteint les 800 euros pour une bouteille qui n'est pas encore livrée.

Hubert de Bouärd voit dans le nouveau millésime "celui qui offre la plus grande plus-value car il est très homogène et concerne les grands et les plus petits vins".

Désormais, la semaine des primeurs, qui s'applique aux plus grandes marques, bénéficie à l'ensemble du vignoble bordelais, bien au-delà des grands crus.

Chaque année, toutes les appellations en profitent pour organiser des manifestations et des dégustations à l'attention des visiteurs venus pour les primeurs.

Xavier Coumau, président du Syndicat régional des courtiers en vins et spiritueux de Bordeaux, Gironde et Sud-Ouest, estime que "dans la morosité ambiante pour les satellites des grandes appellations" et pour les petits viticulteurs, "ce millésime arrive comme une lueur d'espoir".

"On va avoir de très bons vins à des prix très compétitifs et cela devrait favoriser la conquête de marchés à l'export", dit-il.

Edité par Patrick Vignal