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La recherche sur l'embryon devrait rester interdite en France

Le gouvernement français et sa majorité ont gagné jeudi à l'Assemblée nationale leur bras de fer les opposant à la gauche à propos de la recherche sur l'embryon, qui restera interdite comme le demandait l'Eglise. /Photo d'archives/REUTERS/Michael Dalder

Le gouvernement français et sa majorité ont gagné jeudi à l'Assemblée nationale leur bras de fer les opposant à la gauche à propos de la recherche sur l'embryon, qui restera interdite comme le demandait l'Eglise. /Photo d'archives/REUTERS/Michael Dalder - -

Le gouvernement français et sa majorité ont gagné jeudi à l'Assemblée nationale leur bras de fer les opposant à la gauche à propos de la recherche sur l'embryon, qui restera interdite comme le demandait l'Eglise.

Les députés ont adopté en seconde lecture par 73 voix contre 33 un amendement du rapporteur du texte, Jean Leonetti (UMP), qui maintient l'interdiction de la recherche sur les embryons, avec des dérogations limitées. Le Sénat engagera pour sa part une seconde lecture à compter du 8 juin.

Lors de la première lecture, les députés s'étaient prononcés pour ce statu quo en ce qui concerne la recherche sur l'embryon et les cellules souches embryonnaires, qui est utilisée pour modéliser des maladies et développer des médicaments.

Mais le Sénat, contre l'avis du gouvernement, avait voté en faveur d'une autorisation encadrée. En commission, les députés s'étaient alignés sur les sénateurs en votant eux aussi en faveur de cette option et ce malgré l'opposition du rapporteur du texte, l'UMP Jean Leonetti, et du gouvernement.

Plusieurs élus de la majorité avaient voté avec l'opposition conduite par le socialiste Alain Claeys, président de la commission spéciale chargée d'examiner ce projet de loi, qui jugeait "hypocrite" une interdiction assortie de dérogations et plaidait en faveur d'une autorisation encadrée.

Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a réaffirmé son opposition à toute recherche, même encadrée.

"Le gouvernement souhaite maintenir le principe, assorti de dérogations, d'interdiction de la recherche sur l'embryon parce que cela montre l'importance que notre société accorde à la protection de l'embryon", a-t-il dit.

"C'est une position équilibrée parce qu'ainsi nous prenons en compte la dimension particulière de l'embryon humain et, en même temps, nous permettons à la recherche de progresser pour le bien de tous", a-t-il poursuivi.

Le vote par le Sénat puis en commission à l'Assemblée en faveur de l'autorisation de recherche encadrée avait entraîné de vives réactions d'une soixantaine de députés de la majorité qui avaient dénoncé "les dangers" de la recherche sur l'embryon.

La cardinal André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France, avait lui aussi exprimé ses craintes.

Si le Sénat rétablit l'autorisation encadrée lors de la seconde lecture, la commission mixte paritaire (CMP) Assemblée-Sénat devra trouver un compromis.

En cas de désaccord, et si le gouvernement entend imposer ses vues, le projet de loi devra alors revenir devant l'Assemblée qui, constitutionnellement, a le dernier mot et peut donc imposer sa position.

Emile Picy, édité par Yves Clarisse