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Société

La RATP refuse une campagne contre l'islamophobie

Une des trois affiches de la campagne "Nous aussi sommes la nation"

Une des trois affiches de la campagne "Nous aussi sommes la nation" - -

Motif invoqué : les symboles employés "relèvent du politique et d'une revendication politique".

Cette affiche créée par Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), vous ne la verrez pas dans le métro. La régie publicitaire de la RATP a refusé cette campagne de sensibilisation contre l'islamophobie, arguant de son caractère religieux et politique, a-t-on appris mardi auprès du CCIF.

"Médiatransport nous a imposé un refus au motif que l'identité de l'annonceur et les trois visuels revêtaient un caractère confessionnel et politique et contrevenait à la convention les liant à la RATP", a expliqué Lila Charef, responsable du service juridique du CCIF.

"Une revendication politique"

Le CCIF a rendu publique une lettre de Gérard Unger, président et directeur général de Metrobus, où ce dernier explique que "le caractère confessionnel des visuels ne peut être contesté en ce que les trois visuels utilisent des signes religieux tels que le voile, et pour ce qui concerne le second également les péotes (longues mèches de cheveux portées par les hommes juifs orthodoxes, ndlr), la soutane, et la croix chrétienne".

Par ailleurs, "le slogan 'nous sommes la Nation' et l'utilisation d'un emblème de la nation française qu'est le drapeau français relèvent du politique et d'une revendication politique", estime Gérard Unger.

Trois affiches

La campagne "Nous sommes la Nation" se décline sur trois affiches. L'une est une libre réinterprétation du Serment du Jeu de Paume de David, où des citoyens - dont des femmes voilées- se saisissent du drapeau français.

"Cette campagne vise à dénoncer les préjugés, les attitudes islamophobes et les discours stigmatisants qui divisent les citoyens plutôt que de les rassembler, alors que notre pays traverse une période difficile sur le plan social et économique", explique l'association, créée en 2003.

"Ce n'est pas parce qu'une affiche présente un signe religieux qu'elle est confessionnelle. Au contraire, notre message est fédérateur", a assuré Lila Charef.

"A ce jour, nous nous interrogeons sur les motivations réelles de cette fin de non recevoir", a-t-elle poursuivi.