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La production industrielle retombe en juin en france

La production industrielle de la France est retombée en juin après sa forte progression du mois précédent, avec notamment un recul de 7,4% pour l'industrie automobile. /Photo d'archives/REUTERS/Eric Gaillard

La production industrielle de la France est retombée en juin après sa forte progression du mois précédent, avec notamment un recul de 7,4% pour l'industrie automobile. /Photo d'archives/REUTERS/Eric Gaillard - -

PARIS (Reuters) - La production industrielle de la France est retombée en juin après sa forte progression du mois précédent, confirmant la timidité...

PARIS (Reuters) - La production industrielle de la France est retombée en juin après sa forte progression du mois précédent, confirmant la timidité de la reprise dans l'Hexagone surtout au regard de l'Allemagne voisine.

La production industrielle d'ensemble a reculé de 1,7% en juin après un gain de 1,9% en mai, révisé en hausse de 0,2 point, selon les données CVS-CJO publiées mardi par l'Insee.

C'est bien plus mauvais qu'attendu puisque 17 économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne un repli de 0,1%, l'estimation la plus basse étant de -0,6%.

En excluant l'énergie, la production manufacturière a baissé de 1,3% après une hausse révisée à 0,6% (+0,5% en première estimation) le mois précédent.

Sur l'ensemble du deuxième trimestre, la production a progressé de 1,3% dans la seule l'industrie manufacturière et de 0,8% pour toute l'industrie, de quoi soutenir le produit intérieur brut (PIB) dont les chiffres préliminaires seront publiés vendredi.

Les économistes prévoient en moyenne une croissance de 0,5% du PIB au deuxième trimestre, un chiffre meilleur que sur les trois premiers mois de l'année (+0,1%) mais loin des performances allemandes où l'on attend une croissance de 1,5% ou plus.

La production industrielle allemande a également décru en juin mais elle a augmenté de 5,4% sur l'ensemble du trimestre, un rythme sans précédent depuis le début des séries statistiques, grâce aux commandes à l'export.

"Le contraste avec l'Allemagne est saisissant, on n'est pas du tout sur le même rythme", constate Olivier Gasnier, économiste à la Société générale.

"Cela souligne que toutes les bonnes nouvelles qu'on a actuellement sur la zone euro ont une connotation très fortement allemande et qu'il ne faut pas s'emballer sur la reprise européenne. En France, pour des raisons structurelles, on a une reprise très modérée".

L'AUTOMOBILE EN DIFFICULTÉ

La production manufacturière du deuxième trimestre est en hausse de 7,1% par rapport aux mêmes trois mois de 2009 mais elle reste inférieure de 13% environ à son niveau d'avant crise.

L'indice de la production industrielle est à 91,4 en juin, son niveau de décembre 2008, alors qu'il avait culminé à 104,4 en avril 2008 avant la récession.

"Il se profile un scénario où on ne rattrapera pas les niveaux d'avant crise avant le milieu de la décennie", souligne Olivier Gasnier.

Le détail de la statistique de la production industrielle montre que tous les postes ont baissé, à l'exception de la construction (+0,1%) et de cokéfaction/raffinage qui regagne 5,9% après un recul de 7,9% en mai.

Les matériels de transport ont chuté de 6,0%, avec un recul de 7,4% pour l'industrie automobile. Sur l'ensemble du trimestre ils cèdent 1,1% et 8,3% respectivement.

Les différentes enquêtes auprès des industriels, dont celle de la Banque de France publiée lundi, ne laissent pas entrevoir d'accélération dans les prochains mois.

"Le climat des affaires plafonne à un niveau anormalement bas pour une reprise et cela est très décevant après une telle chute de l'activité", commente Olivier Gasnier.

"Cela semble indiquer que même si la croissance n'est pas dynamique au deuxième trimestre, elle sera plus faible au troisième. On ne parle pas de retourner en récession mais c'est une reprise très faible, et ce juste avant la mise en place d'un durcissement fiscal qui n'a pas encore commencé."

La BdF attend une croissance de 0,4% au deuxième trimestre et elle la voit ralentir à 0,3% au troisième.

Véronique Tison, édité par Yann Le Guernigou