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La prime prévue pour l'ex-patron d'Air France contestée

Le syndicat aérien Unsa et le député UMP Bernard Carayon ont fustigé vendredi le projet d'octroyer une prime de non-concurrence de 400.000 euros à l'ancien directeur général d'Air France, Pierre-Henri Gourgeon, alors que des menaces de suppressions de pos

Le syndicat aérien Unsa et le député UMP Bernard Carayon ont fustigé vendredi le projet d'octroyer une prime de non-concurrence de 400.000 euros à l'ancien directeur général d'Air France, Pierre-Henri Gourgeon, alors que des menaces de suppressions de pos - -

PARIS (Reuters) - Le syndicat aérien Unsa et le député UMP Bernard Carayon ont fustigé vendredi le projet d'octroyer une prime de non-concurrence de...

PARIS (Reuters) - Le syndicat aérien Unsa et le député UMP Bernard Carayon ont fustigé vendredi le projet d'octroyer une prime de non-concurrence de 400.000 euros à l'ancien directeur général d'Air France, Pierre-Henri Gourgeon.

Le syndicat enjoint l'ensemble des actionnaires, des salariés, et l'Etat, qui détient une partie du capital d'Air France, à refuser le versement de la prime lors de l'assemblée générale des actionnaires programmée à la fin du mois.

Ces protestations interviennent alors que des menaces de suppressions de postes planent sur la compagnie française, qui dit avoir décelé des "sureffectifs" dont elle ne précisera le volume que durant la deuxième quinzaine de juin.

La compagnie a publié une mise au point écrite où elle explique que la prime en question a déjà été versée, qu'elle répond aux obligations et aux usages, et que les actionnaires ne peuvent pas revenir dessus.

"La résolution soumise au vote des actionnaires le 31 mai prochain est une ratification d'ordre technique de ce versement d'ores et déjà décidé et effectué il y a plusieurs mois", écrit-elle.

Pierre-Henri Gourgeon, évincé en octobre 2011 de la direction générale d'Air France-KLM En raison de la mauvaise situation de la société, déficitaire et endettée, percevait un salaire annuel de 750.000 euros, auquel s'ajoutait une part variable de 263.000 euros.

A son départ, il a reçu une indemnité - un "parachute" - de 1,125 million d'euros plus la fameuse indemnité de non-concurrence, aujourd'hui visée, de 400.000 euros en échange du respect d'un engagement de non-concurrence pour trois ans, selon les documents officiels de la société.

Dans son communiqué, Air France minimise l'importance de ces sommes et relève qu'elles sont conformes au "code de bonne conduite" adopté par le patronat après plusieurs controverses.

"Au global, le montant cumulé (...) n'excède pas le plafond de deux ans de rémunération fixe et variable, conformément à l'article 20.2.4 du Code de gouvernement d'entreprise AFEP-Medef", lit-on.

UN ÉLU UMP DÉNONCE UN MONTANT "INDÉCENT"

L'assemblée générale du groupe proposera aux actionnaires d'approuver le versement d'une indemnité "sur fond de crise grave et dans un contexte de résultats dégradés depuis plusieurs années", rappelle l'Unsa dans un communiqué.

Le syndicat voit l'enveloppe de départ de l'ancien dirigeant d'une autre manière que la société.

"Si cette prime est approuvée, la rémunération globale de l'ancien haut dirigeant d'Air France s'élèvera à 2,2 millions d'euros pour une période de 6,5 mois de travail du 1er avril 2011 au 17 octobre 2011", écrit-il.

La clause de non concurrence vise à interdire à un salarié l'exercice d'activités susceptibles de nuire à son ancien employeur.

Les syndicats et la gauche pourfendent ces techniques de rémunération différée qui avec les "parachutes dorés" (indemnités de départ), "golden hello" (prime de bienvenue), actions gratuites et stock-options viennent à leurs yeux gonfler démesurément les gains des dirigeants.

Dans un communiqué, Bernard Carayon, député UMP du Tarn spécialiste des questions aéronautiques, juge le montant de la prime prévue pour l'ex-PDG "indécent" et lui demande d'y renoncer compte tenu de son bilan.

"L'ex-PDG avait été évincé de la compagnie nationale après avoir voulu imposer l'achat de Boeing plutôt que d'Airbus. La mobilisation, à mon initiative, de 186 députés de toutes sensibilités avait permis d'inverser le résultat", écrit-il.

Le nouveau ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier, a déclaré vendredi à l'issue d'un entretien avec le PDG d'Air France que le gouvernement serait particulièrement attentif à ce que le plan de redressement de la compagnie aérienne ne se traduise pas par des licenciements secs. Air France emploie environ 70.000 personnes.

Gérard Bon et Thierry Lévêque, avec Cyril Altmeyer, édité par Yves Clarisse