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Société

La première pilule anti-obésité bientôt en vente

Les nutritionnistes et associations spécialistes de l'obésité et du surpoids mettent en garde

Les nutritionnistes et associations spécialistes de l'obésité et du surpoids mettent en garde - -

Avant l’été, une pilule amaigrissante sera vendue chez votre pharmacien. Un médicament sans ordonnance qui fait déjà débat. Les explications d'un nutritionniste.

D’ici le mois de juin prochain, Alli, la première pilule amaigrissante vendue sans ordonnance va arriver sur le marché européen. Malgré l’avis négatif de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). Lancé en juin 2007 aux Etats-Unis, ce médicament est déjà le numéro 4 des ventes de l’automédication Outre-Atlantique. Comme l’explique le docteur Arnaud Cocaul, nutritionniste à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris et auteur d’un livre intitulé « Le plaisir sans les kilos. Pour maigrir, il faut manger » (Editions Marabout), cette « molécule [Orlistat] est connue, et déjà commercialisée sous un autre nom [Xenical], mais à double dose [120g au lieu de 60g pour Alli]. On ne peut pas dire que ce soit dangereux. Le seul effet secondaire notable, ce sont des selles liquides en fonction de ce que vous avez mangé : plus vous mangez gras, plus vous avez des selles liquides. »

« En libre-service, ce médicament peut être dangereux »

Mais, comme de nombreux spécialistes, Arnaud Cocaul s’inquiète du fait que ce médicament ne soit plus encadré, et souligne un risque de dérive vers une automédication contre le surpoids : « en obésité ou en surcharge, les médicaments miracles n’existent pas. Cette molécule a ses limites. Elle a plutôt un rôle éducatif : faire comprendre à un patient qu’il mange plus gras que ce qu’il pensait. Mais c’est tout. Et la perte de poids est très limitée. Le problème c’est surtout la disponibilité de ce médicament en libre-service. Le laboratoire [GSK France] se repose sur le conseil santé que prodiguera le pharmacien. Mais celui-ci ne le fera que s’il en a le temps. Et des gens vont acheter ce médicament sans être dans l’indication de ce médicament. Le risque de dérive est également dans le fait que les patients vont être poussés à court-circuiter le conseil médical. »

La rédaction-Bourdin & Co