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La première "nuit jaune" à Paris vite écourtée

Des forces de l'ordre déplacent une carcasse de scooter enflammée sur la place de la République à Paris, le 26 janvier 2019.

Des forces de l'ordre déplacent une carcasse de scooter enflammée sur la place de la République à Paris, le 26 janvier 2019. - Christophe Archambault - AFP

La place de la République, où devait se tenir la première "nuit jaune", a été évacuée par crainte de heurts.

Plusieurs centaines de manifestants se sont réunis samedi soir pour une première "nuit jaune" place de la République à Paris, qui a été assez rapidement évacuée en partie par les forces de l'ordre. Venant principalement de la place de la Bastille, elle-même évacuée, des centaines de personnes avaient convergé à République dès 17 heures dans une ambiance de kermesse, discutant en petits groupes sous une pluie fine, avant que la situation ne se tende en fin de journée. 

Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène, d'un canon à eau et tiré des grenades de désencerclement, repoussant les gilets jaunes sur une partie de la place. De nombreux manifestants se sont plaints d'avoir été évacués de la place alors que le rassemblement, déclaré en préfecture, était autorisé selon eux jusqu'à 22 heures. Il avait été nommé la "Nuit jaune" par les organisateurs, en référence aux rassemblements citoyens de "Nuit debout" de 2016. 

"Un rond point géant"

"On est venus pour une manifestation autorisée, on a été évacués de Bastille, où on s'est pris tous les gaz, et à République rebelotte. On y était pour une nuit jaune autorisée. J'appelle ça du terrorisme d'Etat, nous empêcher de manifester, nous gazer, nous matraquer !", s'est insurgée Odile, 66 ans, en quittant la place, une bougie "pour les blessés et les morts" à la main.

"C'est plutôt un rassemblement pacifique dans le calme pour pouvoir échanger sur nos différents points de vue, sur nos doléances, et c'est une manière de se réapproprier le grand débat national qui nous a été un peu volé par Emmanuel Macron avec son marathon médiatique auprès des maires", expliquait Thierry Paul Valette, membre des "gilets jaunes citoyens", au début du rassemblement. "On avait aussi envie de changer le mode de rassemblement de manière générale parce que les cortèges, les gens s'épuisent, n'ont pas le temps de discuter, souvent ça termine mal", avait-il ajouté avant l'évacuation, disant vouloir transformer la place de la République en "rond-point" géant.

Plusieurs milliers de personnes ont défilé dans Paris, au sein de trois cortèges distincts. Cet acte 11 de mobilisation, émaillé d'incidents dans la capitale et dans d'autres villes, a compté 69.000 manifestants en France, dont 4000 à Paris selon le ministère de l'Intérieur. 

Valentine Arama avec AFP