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La perpétuité requise en appel contre Carlos

Le parquet général a requis lundi une peine de prison à perpétuité contre l'ex-ennemi public numéro un Ilich Ramirez Sanchez, surnommé "Carlos", jugé en appel pour quatre attentats meurtriers commis en 1982 et 1983. /Photo d'archives/REUTERS/Stéphane Mahé

Le parquet général a requis lundi une peine de prison à perpétuité contre l'ex-ennemi public numéro un Ilich Ramirez Sanchez, surnommé "Carlos", jugé en appel pour quatre attentats meurtriers commis en 1982 et 1983. /Photo d'archives/REUTERS/Stéphane Mahé - -

PARIS (Reuters) - Le parquet général a requis lundi une peine de prison à perpétuité contre l'ex-ennemi public numéro un "Carlos" jugé en appel...

PARIS (Reuters) - Le parquet général a requis lundi une peine de prison à perpétuité contre l'ex-ennemi public numéro un "Carlos" jugé en appel pour quatre attentats meurtriers commis en 1982 et 1983.

Soulignant la "dangerosité absolue" et "l'inhumanité totale" de celui qui fut surnommé le "Chacal", le ministère public a demandé que cette peine soit assortie de 18 ans de sûreté, soit la confirmation de sa condamnation en première instance.

Ilich Ramirez Sanchez, 63 ans, purge déjà en France une condamnation à perpétuité prononcée en 1997 pour les assassinats en 1975 à Paris de deux policiers français de la DST et de leur informateur.

"Pour Ramirez Sanchez, rien ne change, rien ne bouge", a déclaré lundi l'avocat général Jean-François Ricard.

"Parfois, par lassitude, on pourrait être tenté de se dire, en fin d'audience, 'à quoi bon?' Et puis non. Non, la justice doit passer, 30 ans après s'il le faut," a-t-il ajouté.

Il a dénoncé la tendance de l'accusé à éviter tout débat sur le fond, "vraie signature tout au long du procès."

"Carlos" a réfuté devant la Cour d'assises spéciale d'appel la validité de plusieurs documents à charge provenant des archives des services secrets d'anciens pays communistes.

Le parquet général a dénoncé son attitude ambivalente, marquée par la "contestation systématique" des faits mais en même temps par la reconnaissance de son implication dans des événements non jugés dans ce procès.

UNE DÉFENSE FOURNIE

"L'accusé qui fait face à la Cour est toujours le même homme, le temps n'a rien changé chez lui", a conclu Jean-François Ricard, invitant la Cour à ne pas voir en lui "un monsieur d'un certain âge, un peu bedonnant."

Icône déchue de l'extrême-gauche armée, "Carlos" s'est fait connaître dans le monde entier avec l'enlèvement, en décembre 1975 à Vienne, de onze ministres de l'OPEP.

Il répond dans ce dossier de quatre attentats qui ont fait onze morts et près de 150 blessés en 1982 et 1983 : ceux du 29 mars 1982 contre le train Capitole Paris-Toulouse, du 22 avril 1982 rue Marbeuf à Paris devant le siège du journal El Watan, du 31 décembre 1983 dans un TGV près de Tain-l'Hermitage et à la gare Saint-Charles de Marseille.

En début de procès, il a accusé de hauts fonctionnaires vénézuéliens de saboter sa défense et récusé ses avocats, à défaut disait-il de financement provenant de son pays natal.

Mais Me Isabelle Coutant-Peyre et Me Francis Vuillemin, sont finalement apparus lundi à sa demande pour l'assister dans la dernière ligne droite des audiences.

Deux avocats turcs étaient également présents, suscitant des critiques de la part des conseillers des parties civiles, qui se sont dit "surpris" devant les rangs "fournis" de la défense et ont dénoncé ce "va et vient d'avocats."

Le ministère public a par ailleurs requis une peine de 20 ans de prison à l'encontre de l'Allemande Christa Frohlich, acquittée en première instance pour sa complicité présumée dans l'attentat de la rue Marbeuf et rejugée en son absence.

Le verdict devrait être rendu mercredi.

Chine Labbé, édité par Emmanuel Jarry