« La méconnaissance induit la peur de l'insecte »

On chasse les idées reçues, et non les insectes, ce jeudi matin sur RMC, avec Pierre Zagatti, chercheur à la Fondation pour la recherche sur la biodiversité et entomologiste, invité de Bourdin Direct.

On chasse les idées reçues, et non les insectes, ce jeudi sur RMC avec Pierre Zagatti, chercheur à la Fondation pour la recherche sur la biodiversité et entomologiste (vie des insectes), invité de Bourdin Direct. Selon lui, « c'est la méconnaissance qui induit la peur des insectes ». Il pallie donc notre ignorance en nous apprenant de nombreuses choses sur ces petites bêtes qui nous font si peur.

Toutes les piqûres ne sont pas semblables
« Il faut distinguer ce qui est piqûre de défense, celles des abeilles et des guêpes, de ce qui est morsure alimentaire, comme le font les moustiques, les taons et certaines mouches. Le moustique pique et injecte des substances anticoagulantes pour que le sang circule à l’intérieur du micro stylet qui est son organe piqueur. La douleur de la piqûre est une réaction que l’on fait à cette substance alors que chez les guêpes et les abeilles, la douleur est produite par un venin, associé au dard » explique l'entomologiste.

Le moustique, « un petit chef d’œuvre de technologie »
« Le taon est comme le moustique mais en plus primitif si l’on peut dire. Le moustique est un petit chef-d’œuvre de technologie. Le stylet piqueur du moustique est une petite merveille d’efficacité alors que le taon est plus brutal avec ses mandibules modifiées qui déchiquettent la peau. C’est aussi pour ça que cela fait mal parce qu’avec le taon, c’est un peu de la boucherie » précise Pierre Zagatti, qui ajoute par ailleurs que « le moustique est attiré par les odeurs émises par la peau des mammifères, par les couleurs foncées, mais aussi par la chaleur. Tout un tas de facteurs les attirent. Certains individus sont donc plus attractifs que d’autres à leurs yeux. »

Comment et pourquoi les insectes chantent-ils ?
Le chercheur a également trahit le secret de ce que l'on appelle la stridulation... « Chez le grillon ou la sauterelle verte, le mâle frotte une de ses ailes sur l’autre, comme un archet et un violon. Chez les criquets, le mâle frotte ses pattes postérieures sur le bord de ses ailes. Chez la cigale, c’est une compression particulière au niveau de l’abdomen et c’est ce qui produit le son le plus puissant que l’on connaisse. D’un point de vue scientifique, ce chant s’appelle la stridulation et il y a deux cas de figure. Il y a ceux qui stridulent pour appeler leur congénère et il y a une stridulation qui est défensive » a-t-il expliqué avec amusement, avant d'insister sur le fait que « chaque espèce a une stridulation spécifique [et qu'] un naturaliste très entraîné peut reconnaître l’espèce grâce à elle. » Mais, « la stridulation consomme de l’énergie donc l’insecte ne peut pas émettre en permanence » et il ne faut pas s'en étonner.

Le vers palmiste est excellent grillé
« Les insectes sont très bons. J’ai mangé des fourmis. En Amérique, il y en a avec des réserves de sucre. On peut les manger confites. Les fourmis pot de miel, comme on les appelle, ont un goût sucré, mais sinon c’est très noisette. Le vers de farine aussi a un goût très noisette. Les larves de vers palmistes se mangent également. Ce sont des larves de charançons géants qui vivent dans des palmiers. On peut les faire griller. Toute la graisse fond et après vous avez quelque chose de croustillant qui est excellent » a enfin déclaré Pierre Zagatti, que l'on préfère croire sur parole.

Et vous, avez-vous peur des insectes ? Laissez vos réactions dans ce forum.

Pour retrouver l'intégralité du podcast de l'interview de Pierre Zagatti par Jean-Jacques Bourdin, cliquez ici

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