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La majorité accuse la droite de malhonnêteté sur la GPA

Selon Bruno Le Roux, chef de file des députés socialistes à l'Assemblée, l'UMP est "malhonnête" dans son exploitation du débat sur la "gestation pour autrui" (GPA) et connaissait "depuis quinze jours" l'existence de la circulaire de Christiane Taubira qui

Selon Bruno Le Roux, chef de file des députés socialistes à l'Assemblée, l'UMP est "malhonnête" dans son exploitation du débat sur la "gestation pour autrui" (GPA) et connaissait "depuis quinze jours" l'existence de la circulaire de Christiane Taubira qui - -

PARIS (Reuters) - L'UMP est "malhonnête" dans son exploitation du débat sur la "gestation pour autrui" (GPA) et connaissait "depuis quinze...

PARIS (Reuters) - L'UMP est "malhonnête" dans son exploitation du débat sur la "gestation pour autrui" (GPA) et connaissait "depuis quinze jours" l'existence de la circulaire de Christiane Taubira qui a mis le feu aux poudres dans le débat parlementaire sur l'instauration du mariage gay, a déclaré jeudi Bruno Le Roux.

L'opposition s'est saisie d'une circulaire de la ministre de la Justice appelant les tribunaux à ne pas faire obstacle à la naturalisation d'enfants nés à l'étranger d'une mère porteuse pour dénoncer ce qu'elle considère comme un "double langage" du gouvernement, qui ouvrirait ainsi une brèche vers une autorisation de la GPA en France.

"La droite devrait arrêter d'être malhonnête sur ce dossier. Elle est malhonnête à vouloir faire une lecture de cette circulaire qui est absolument contraire à ce quelle dit. Ce texte n'ouvre aucun droit à la GPA", a commenté Bruno Le Roux, le chef de file des députés socialistes, sur i>TELE.

Pour Barbara Pompili, co-présidente du groupe Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à l'Assemblée, "l'opposition fait feu de tout bois".

"Le débat avait été posée en commission il y a maintenant quinze jours, donc ce n'est pas une surprise. Ceux qui le découvrent, c'est ceux qui n'étaient pas en commission, qui n'ont pas travaillé", a-t-elle dit.

Le site d'informations Huffington Post diffuse jeudi une vidéo de la présentation de cette circulaire par Christiane Taubira le 16 janvier devant la commission des Lois de l'Assemblée nationale. Le président de l'UMP, Jean-François Copé, a accusé mercredi la ministre d'avoir pris cette initiative "en catimini".

Selon le procès-verbal de réunion cité par Le Huffington Post, 38 députés étaient ce jour-là présents, dont Eric Ciotti, Hervé Mariton, Sébastien Huyghe ou Nathalie Kosciusko-Morizet.

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a réaffirmé jeudi sur Europe 1 que le gouvernement était "collectivement" opposé à la gestation pour autrui, qui constitue selon elle "une marchandisation du corps".

"C'EST BÂCLÉ"

Pour l'ancienne ministre UMP de la Famille Nadine Morano, "la circulaire de Madame Taubira pose un problème de légalité. Elle va à l'encontre de la loi aujourd'hui".

"Je comprends ce qu'elle a voulu faire, mais c'est bâclé, c'est sans concertation", a-t-elle commenté sur Radio Classique.

"Ceux qui sont sanctionnés, malheureusement, ce sont les enfants qui arrivent sur le territoire français et qui ne peuvent pas avoir la nationalité de leurs parents. (?) Dans la loi française, il est bien dit que l'on ne peut pas passer une convention avec une mère à l'étranger pour faire une GPA", a-t-elle précisé.

Le président du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), que François Hollande entend saisir sur la question de la procréation médicale assistée (PMA), a regretté un débat "un peu confus".

"La question est lorsque des personnes dans un autre pays européens, ont recours à des pratiques interdites en France, faut-il les pénaliser ou pas?", a dit Jean-Claude Ameisen sur BFM TV et RMC Info.

"Je pense que quelle que soit la réponse qu'on apporte, il ne faut pas pénaliser les enfants, il faut leur donner un statut qui ne les pénalisent pas, les enfants ne sont pas responsables du comportement des parents", a-t-il souligné.

"A mon sens, a-t-il poursuivi, le risque d'exploitation et d'instrumentalisation des femmes est considérable".

"Lorsque l'on regarde le statut socioéconomique des femmes qui portent les enfants, en Angleterre par exemple, elles sont plus défavorisées que les couples qui reçoivent l'enfant", a-t-il relevé.

Sophie Louet