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La hausse des tarifs d'assurance justifiée, selon un rapport

A Chatellaillon, en Charente-Maritime, après le passage de la tempête Xynthia. La hausse marquée des tarifs de la plupart des assureurs français annoncée fin 2010 est largement justifiée par l'évolution de leurs charges et ne traduit pas un manque de conc

A Chatellaillon, en Charente-Maritime, après le passage de la tempête Xynthia. La hausse marquée des tarifs de la plupart des assureurs français annoncée fin 2010 est largement justifiée par l'évolution de leurs charges et ne traduit pas un manque de conc - -

PARIS (Reuters) - La hausse marquée des tarifs de la plupart des assureurs français annoncée fin 2010 est largement justifiée par l'évolution de...

PARIS (Reuters) - La hausse marquée des tarifs de la plupart des assureurs français annoncée fin 2010 est largement justifiée par l'évolution de leurs charges et ne traduit pas un manque de concurrence dans le secteur, estiment la direction du Trésor et celle de la concurrence dans un rapport rendu public samedi.

La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, avait demandé mi-décembre à ces deux institutions d'"examiner la réalité du lien" entre la hausse des tarifs et celle de la "sinistralité", mise en avant par les assureurs pour justifier l'augmentation des primes de nombreux contrats d'assurance automobile et d'assurance multirisques habitation.

Ces hausses se situent entre 2,5% et 4,5% pour l'assurance automobile, entre 3,5% et près de 10% pour l'assurance multirisques habitation, donc très nettement au-dessus de l'inflation (1,8% sur un an selon les derniers chiffres de l'Insee), précise le rapport.

"L'équilibre entre produits et charges des assurances explique une bonne partie de ces évolutions tarifaires", concluent le Trésor et la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes).

Ils expliquent que l'augmentation marquée du coût des sinistres en 2009 et son niveau élevé en 2010 ont "déséquilibré" les secteurs de l'assurance automobile et de l'assurance habitation, qui dégagent de faibles marges.

Concernant l'assurance automobile, le rapport rappelle que le secteur n'a connu, depuis 2000, que deux années (2004 et 2006) durant lesquelles les primes encaissées ont dépassé le coût des sinistres et les frais de commercialisation et de gestion.

BRIS DE GLACE ET TEMPÊTES

Cela s'explique notamment, selon lui, par le fait que si la fréquence des accidents de la route diminue, leur coût moyen augmente, tant pour les dommages corporels qu'incorporels.

Le rapport pointe notamment du doigt l'envolée des prix de réparation des véhicules, qu'il s'agisse de ceux des pièces détachées (+3,9% en 2010), de la main d'oeuvre (+3,2%) ou de la peinture (+3,8%).

Il note aussi que le poste "bris de glace" a contribué à lui seul à hauteur de 1,6 point à la hausse de la charge de sinistres automobiles.

Pour ce qui est de l'assurance habitation, le rapport du Trésor et de la DGCCRF constate un "consensus autour des effets du vieillissement global du parc immobilier", qui se traduit entre autres par une augmentation de la fréquence des incendies graves, conséquence de la vétusté des installations électriques vétustes, de la multiplication des équipements électriques ou encore du retour au chauffage au bois.

S'ajoute à ce facteur la conjonction, en 2009 et 2010, de plusieurs catastrophes naturelles, à commencer par les tempêtes Klaus, dont le coût pour les particuliers a été estimé à un milliard d'euros, et Xynthia.

La charge liée à la garantie tempête-grêle-neige a ainsi augmenté de 350% en 2009 et n'a diminué que de 50% en 2010, précise le rapport.

Si les assureurs peuvent donc justifier la hausse de leurs prix par celle de leurs coûts, les consommateurs doivent faire jouer la concurrence, poursuit-il tout en considérant que les taux de résiliation des contrats (de 2% à 17% par an) "révèlent une réelle fluidité du marché".

"La perspective d'une hausse tarifaire est le moment pour le consommateur de remettre en concurrence son assureur avec d'autres entreprises", déclare pour sa part Christine Lagarde dans un communiqué.

Marc Angrand, édité par Nicole Dupont