BFMTV
Société

La fin du franc enrichit l'Etat de 550 millions d'euros

L'Etat français sera ce vendredi soir plus "riche" d'environ 550 millions d'euros, un montant toujours possédé par ses citoyens sous la forme de billets en francs qui ne pourront ensuite plus être échangés. La Banque de France recréditera donc l'État Fran

L'Etat français sera ce vendredi soir plus "riche" d'environ 550 millions d'euros, un montant toujours possédé par ses citoyens sous la forme de billets en francs qui ne pourront ensuite plus être échangés. La Banque de France recréditera donc l'État Fran - -

par Chine Labbé PARIS (Reuters) - L'Etat français sera ce vendredi soir plus "riche" d'environ 550 millions d'euros, un montant toujours possédé...

par Chine Labbé

PARIS (Reuters) - L'Etat français sera ce vendredi soir plus "riche" d'environ 550 millions d'euros, un montant toujours possédé par ses citoyens sous la forme de billets en francs qui ne pourront ensuite plus être échangés, a annoncé la Banque de France.

Ces billets perdent leur valeur à l'expiration de la date butoir, un peu plus de dix ans après l'introduction des billets libellés en euros le 1er janvier 2012, et la Banque de France recréditera donc l'État Français de cette somme.

"On avait prévu au budget de l'État 500 millions, en fait on va reverser probablement autour de 550 millions", a dit à Reuters Henri Jullien, directeur général des activités fiduciaires de la Banque de France.

En tout, un million et demi d'anciens billets ont été récupérés depuis le 1er septembre, de nombreux Français se pressant à la Banque de France ou dans ses succursales pour échanger contre des euros leurs billets de 20, 50, 100, 200 et 500 francs.

Le rythme d'échange s'est fortement accéléré cette semaine, dernière chance pour les retardataires de récupérer quelques euros. Entre 300.000 et 400.000 billets auront été récupérés ces cinq derniers jours, explique-t-on à la Banque de France.

"On fait en un jour ce qu'on faisait en une semaine au début de l'année", dit Henri Jullien. "On a repris 54.000 billets la première semaine de l'année, et, avant-hier, on en a repris 76.000".

Jeudi, 1.000 opérations d'échange ont eu lieu Boulevard Raspail, dans la succursale de la Banque de France du VIe arrondissement de Paris. Henri Jullien en attend près de 2.000 vendredi, au dernier jour de l'opération.

Sur le trottoir, plus d'une centaine de personnes font la queue et attendent patiemment de pouvoir échanger leurs derniers billets.

ÉCHANGE ILLIMITÉ EN ALLEMAGNE

Nicole, 70 ans, est venue échanger 365 francs. "C'est pas énorme. Mais ça n'a aucune valeur sentimentale pour moi", dit-elle. Philippe n'a pour sa part que deux billets en poche, l'équivalent de 25 euros. "C'est une corvée. Vu la longueur des files d'attente, c'est plus que pénible", se plaint-il.

Un billet de 20 francs vaut 3,05 euros, un billet de 50 francs 7,62 euros, un billet de 100 francs 15,24 euros, un billet de 200 francs 30,49 euros, et un billet de 500 francs 76,22 euros, rappelle la Banque de France sur un site internet dédié (www.jechangemesfrancs.com).

Avant les billets, les pièces en francs avaient cessé d'être échangeables le 17 février 2005.

Nicolas Dupont-Aignan, candidat à l'élection présidentielle et partisan déterminé d'une sortie de l'euro, a manifesté devant la succursale parisienne de la Banque de France pour dire son opposition à la fin de la convertibilité des billets.

"Au moment où le piège de l'euro se referme sur les Français (...), le gouvernement a décidé la fin de la convertibilité du franc", a-t-il dit. "Je remarque que les Allemands, eux, gardent leurs marks. (...) Ce n'est pas étonnant, le gouvernement allemand a compris que l'euro était condamné", a-t-il ajouté.

Brandissant un billet de 100 francs qu'il a dit garder car "il servira un jour, vous verrez", le président de Debout la République a proposé la mise en place d'une nouvelle monnaie, "l'euro-franc".

L'échange des billets et des pièces en marks contre des euros est illimité dans le temps. C'est également le cas de la monnaie nationale espagnole ou autrichienne.

Dans la zone euro, seule l'Italie a déjà, comme la France, mis un terme à la convertibilité entre sa monnaie nationale et l'euro. Ce sera au tour de la Finlande le 29 février et de la Grèce le 1er mars. Chypre, Malte, les Pays-Bas et le Portugal passeront ce cap dans un futur beaucoup plus lointain, entre 2017 et 2032.

Edité par Yves Clarisse