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« La FIFA, c’est la World Company ! »

Didier Lucas, directeur de l'Institut Choiseul, rédacteur en chef de la revue Géoéconomie et auteur de Football, puissance et influence

Didier Lucas, directeur de l'Institut Choiseul, rédacteur en chef de la revue Géoéconomie et auteur de Football, puissance et influence - -

Invité de Bourdin Direct au premier jour de la Coupe du monde, le directeur de l'Institut Choiseul, Didier Lucas donne son point du vue de géopoliticien sur le monde du foot et sur le rôle « très influent » selon lui de la FIFA.

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Invité de Bourdin Direct ce vendredi, Didier Lucas, directeur de l'Institut Choiseul, rédacteur en chef de la revue Géoéconomie et auteur de Football, puissance et influence, est longuement revenu, chiffres à l’appui, sur le rôle et l’influence, « très forte » selon lui, de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA).
Persuadé que sur le plan géopolitique, la FIFA est plus influente que les Nations Unies, il explique : « parce qu’il ne faut pas confondre la puissance et l’influence. Aujourd’hui, l’ONU n’est pas capable de résoudre des tensions, des crises, des conflits – je ne parle pas de guerre déclarée entre Etats –, toute la régulation, la gouvernance mondiale…»

« On ne désobéit pas à la FIFA »

Certains pays existent donc beaucoup sur la scène internationale, grâce au football ? « Bien sûr, affirme Didier Lucas. La FIFA, dans sa volonté d’ouverture, accueille davantage de membres que l’ONU (205 contre 198). Et on peut désobéir à l’ONU ; des sanctions éventuelles seront appliquées. Mais on ne désobéit pas à la FIFA. Sinon, on n’est exclu du regard du monde entier. La FIFA est un acteur agissant de droit international, particulièrement intéressant ; son influence est extrêmement forte, beaucoup plus que le CIO. »

Alors que 26 milliards de téléspectateurs avaient suivi la Coupe du Monde 2006, « cette année, on en attend 35 milliards », précise le journaliste, avant d’ajouter : « A titre de comparaison, la dernière édition des JO, c’était 5 milliards de téléspectateurs. »

« Le foot, un instrument politique, de propagande… »

Evoquant différents événements politiques liés au football – la "guerre du football" entre le Salvador et le Honduras en juillet 1969, la Coupe du monde 1934 utilisée comme propagande par l’Italie fasciste… –, Didier Lucas explique : « Le foot est un instrument politique, un instrument de propagande, avec des visées démagogiques, parce que ça permet, dans l’adversité, de fédérer un peuple. C’est un excellent catalyseur pour les gouvernants. »

« Un bénéfice record de plus d’un milliard de dollars »

Interrogé plus précisément sur la position de la FIFA dans la mondialisation économique, Didier Lucas lance : « La FIFA, c’est la World Company ! [ndlr, en référence à la multinationale inventée par les Guignols de l’Info de Canal +]. Pour cette édition, elle aura dégagé un bénéfice record de plus d’un milliard de dollars.
Pour le Mondial italien en 1990, les droits télé s’élevaient à 60 millions d’euros. Vingt ans après, ils sont à 957 millions d’euros ! Mais en 20 ans, il y a eu : l’effondrement du système soviétique, l’accélération du processus de mondialisation, le développement des nouvelles technologies… »

Pour écouter le podcast intégral de l’interview de Didier Lucas, cliquez ici.

La Rédaction