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Société

La famille de Leonarda intente un nouveau recours en justice

Leonarda et sa famille à Mitrovica, le 20 octobre 2013.

Leonarda et sa famille à Mitrovica, le 20 octobre 2013. - -

La famille rom, expulsée en octobre dernier vers le Kosovo, espère encore pouvoir rentrer en France malgré l'échec de ses demandes judiciaires jusqu'à présent.

Depuis son village kosovar de Mitrovica, où elle vit maintenant depuis le mois d'octobre dernier, Leonarda Dibrani, collégienne rom expulsée de France avec sa famille sur décision du président François Hollande, n'accepte toujours pas sa situation. Elle espère encore que la justice la fera revenir.

"On veut rentrer en France, parce qu'ici on se sent mal", affirme-t-elle au Figaro mercredi. "On meurt de faim, on n'a pas de travail. Comment ma mère, qui va accoucher dans deux mois, va-t-elle nourrir le bébé? Ils vont nous mettre dehors! Ils nous ont déjà coupé la télé et Internet!", lance-t-elle au quotidien, qui s'étonne avec ironie cependant qu'elle puisse encore envoyer des mails à son avocate.

Lundi soir, quelques minutes seulement avant que le délai de recours n'expire, l'avocate de la famille Dibrani, Me Brigitte Bertin, a fait appel d'une décision du tribunal administratif qui leur avait refusé un titre de séjour. L'audience devant la juridiction d'appel de Nancy, saisie par Me Bertin, ne devrait pas avoir lieu "avant septembre", a indiqué une source proche du dossier.

Leur défense plaide "l'illégalité" de la décision

La demande de titre de séjour des parents Dibrani avait été rejetée le 28 janvier par le tribunal administratif de Besançon. Ce dernier avait suivi les conclusions du rapporteur public exposées lors d'une audience trois semaines plus tôt. En première instance, les juges administratifs avaient notamment relevé "l'absence de perspectives d'insertion économique et sociale en France" du père de Leonarda, Resat Dibrani, "et de toute insertion dans la société française" de la mère de Leonarda.

Les magistrats avaient également pointé "l'absence de suivi dans la scolarité de leurs enfants" et "la possibilité pour les plus jeunes d'entre eux de poursuivre leur scolarité au Kosovo". "Ce n'est pas de la justice mais de l'injustice, je vais me tuer car ici nous n'avons pas de vie", avait réagi l'adolescente, interrogée à Kosovska Mitrovica, où elle vit avec sa famille depuis son expulsion.

Jusqu'à présent, l'ensemble des demandes judiciaires ou administratives du couple Dibrani ont été rejetées. Cette fois-ci, dans son recours, consulté par Le Figaro, Me Bertin rappelle notamment que l'administration a rendu son jugement sans savoir que la mère de Leonarda et ses enfants seraient nés en Italie, et non au Kosovo. "Elle aurait dû le savoir si elle avait fait des vérifications sérieuses, par exemple en consultant le fichier de données Eurodac", plaide l'avocate. "Dès lors que l'élément erroné a été repris par la préfecture, elle entache la décision de cette dernière d'illégalité."

A.G.