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La démission de Georges Tron semble inéluctable

La démission du secrétaire d'Etat à la Fonction publique Georges Tron, accusé par deux femmes d'abus sexuels, semble inéluctable dans le climat créé par l'inculpation de Dominique Strauss-Kahn aux Etats-Unis. Cet ancien partisan de Dominique de Villepin,

La démission du secrétaire d'Etat à la Fonction publique Georges Tron, accusé par deux femmes d'abus sexuels, semble inéluctable dans le climat créé par l'inculpation de Dominique Strauss-Kahn aux Etats-Unis. Cet ancien partisan de Dominique de Villepin, - -

PARIS (Reuters) - La démission du secrétaire d'Etat à la Fonction publique Georges Tron, accusé par deux femmes d'abus sexuels, semble inéluctable...

PARIS (Reuters) - La démission du secrétaire d'Etat à la Fonction publique Georges Tron, accusé par deux femmes d'abus sexuels, semble inéluctable dans le climat créé par l'inculpation de Dominique Strauss-Kahn aux Etats-Unis.

Cet ancien partisan de Dominique de Villepin, qui a rejoint le gouvernement en mars 2010, n'est plus soutenu ni par la majorité ni par le gouvernement et le Journal du dimanche affirme qu'il devrait démissionner dans la journée de dimanche.

Son sort aurait été réglé samedi, écrit le JDD qui fait état de coups de téléphone passés entre Matignon et l'Elysée, soucieux de continuer à capitaliser sur l'inculpation pour tentative de viol de l'ancien directeur du Fonds monétaire international et ses effets sur le Parti socialiste.

"François Fillon s'est chargé de fixer les modalités d'une démission devenue inévitable depuis les accusations d'agression sexuelle par deux employées municipales", précise le journal qui ne cite pas ses sources.

Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a laissé entendre dimanche que son sort était scellé.

"Bien sûr qu'il y a la présomption d'innocence", a-t-il dit sur Canal +, prié de dire si Georges Tron devait démissionner. "Mais quand on est au gouvernement on doit être au-dessus de tout soupçon, plus que dans n'importe quelle fonction. A un certain moment, il faut savoir prendre ses responsabilités."

Georges Tron, qui dénonce des allégations "fantaisistes" et calomnieuses, est accusé d'agressions sexuelles par deux anciennes employées de sa mairie de Draveil, dans l'Essonne.

Le Journal du dimanche écrit par ailleurs qu'une troisième victime présumée se serait manifestée et devrait être entendue dans la semaine.

Une enquête préliminaire pour agression et viol a été ouverte la semaine passée par le parquet d'Evry.

"PAS DE DSK CHEZ NOUS"

Dans un entretien publié samedi par Le Parisien, qui a révélé les deux plaintes, le secrétaire d'Etat ouvre lui-même la porte à son départ du gouvernement en affirmant qu'il ne veut pas "devenir gênant" pour l'exécutif.

"Est-ce que la question de ma démission du gouvernement se pose ? Oui, ce serait idiot de dire l'inverse", reconnaît-il.

L'avocat de Georges Tron, Olivier Schnerb, a également souligné que son client s'y résoudrait si on le lui demandait. "Si le président de la République ou le Premier ministre manifestent le moindre souhait qu'il quitte le gouvernement, il s'y résoudra immédiatement", a-t-il dit samedi.

François Fillon a fait savoir qu'il avait évoqué vendredi matin avec Georges Tron "les conséquences de cette situation".

Les services du Premier ministre refusent de prononcer le mot démission, de même que les ministres et la plupart des dirigeants de l'UMP interrogés samedi en marge d'un conseil national du parti présidentiel. Mais il est clair que si rares sont ceux qui osent en parler, beaucoup y pensent.

"Le mieux, dans ce genre de situation, pour que le gouvernement ne soit pas gêné, c'est qu'il y ait une démission et qu'on attende les décisions de justice", a déclaré à Reuters Jean-Claude Geniès, conseiller national UMP de Seine-et-Marne.

Un cadre de l'UMP espère qu'il partira "vite". "Il ne faudrait pas que l'affaire Strauss-Kahn arrive chez nous alors qu'on commençait juste à retrouver un peu le moral."

Le secrétaire général adjoint de l'UMP Hervé Novelli a déclaré que Georges Tron risquait de se trouver "affaibli" et d'affaiblir le gouvernement s'il devait assurer sa défense en continuant à assumer ses fonctions gouvernementales.

Le président du groupe UMP au sénat, Jean-Claude Gaudin, a pour sa part dit qu'il ne serait pas surpris que le secrétaire d'Etat démissionne "pour rendre service à ses amis".

Jean-Baptiste Vey et Yves Clarisse, édité par Henri-Pierre André