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La croissance française a calé au 1er trimestre

LA CROISSANCE FRANÇAISE

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PARIS (Reuters) - L'économie française a marqué le pas au premier trimestre avec une maigre croissance de 0,1% confirmée par l'Insee et due...

PARIS (Reuters) - L'économie française a marqué le pas au premier trimestre avec une maigre croissance de 0,1% confirmée par l'Insee et due uniquement aux exportations, tous les moteurs internes étant à l'arrêt.

Les comptes nationaux détaillés publiés vendredi confirment l'estimation de 0,1% fournie le 12 mai, en révisant à la marge certaines composantes. La croissance du quatrième trimestre a en revanche été révisée en hausse de 0,1 point à +0,6% mais sur l'ensemble de 2009 le produit intérieur brut s'est contracté de 2,5%, du jamais vu depuis 60 ans.

Pour cette année, le gouvernement table sur une croissance de 1,4% et l'Insee, dans sa note de conjoncture publiée mercredi, a la même prévision.

Mais le petit 0,1% du premier trimestre fait bien mal débuter l'exercice après l'accélération en trompe-l'oeil de la fin 2009, qui était due en grande partie à la prime à la casse automobile.

La consommation des ménages, en hausse de 1,0% au dernier trimestre 2009, a stagné (0,0%) sur les trois premiers mois de 2010 et l'investissement des entreprises (-1,0%) a reculé pour le huitième trimestre consécutif. L'investissement des ménages (-0,6%) et celui des administrations publiques (-1,5%) ont aussi diminué et la consommation publique, à l'image des dépenses des ménages, a stagné.

"Tous les moteurs internes de la croissance sont aujourd'hui éteints: sans la contribution positive du commerce extérieur, le PIB aurait baissé de 0,3%", observe Alexander Law, économiste au cabinet de recherche Xerfi.

"Le message est clair: les ménages sont à bout de souffle, les entreprises n'y arrivent plus et les dépenses et investissements publics sont à bout de souffle."

BAISSE DU TAUX D'ÉPARGNE

Soutenues par la reprise du commerce mondial et la dépréciation de l'euro, les exportations ont augmenté de 4,1% au premier trimestre (3,9% en première estimation), ce qui a plus que compensé un gain de 2,1% des importations.

Le commerce extérieur a du coup apporté 0,4 point à la variation du PIB alors que les autres contributions ont été négatives: -0,2 point pour la demande intérieure hors stocks et -0,2 point également pour les variations de stocks.

La contribution des stocks a été révisée en baisse de 0,1 point mais ce chiffre négatif "laisse espérer un rebond au deuxième trimestre grâce aux reconstitutions de stocks", estime Laurence Boone de Barclays Capital.

Les résultats détaillés des comptes nationaux révèlent par ailleurs que le revenu disponible brut des ménages a progressé de 0,4% au quatrième trimestre, après une hausse de 0,2% lors des trois mois précédents. Mais les prestations sociales ont ralenti, les impôts augmenté et l'inflation a accéléré, si bien que le pouvoir d'achat du revenu disponible brut a diminué de 0,1%, après une stabilité au quatrième trimestre.

Par unité de consommation, c'est-à-dire en tenant compte de la composition des ménages, le pouvoir d'achat a reculé de 0,3%.

Le taux d'épargne a quant à lui reculé pour le troisième trimestre consécutif, mais très légèrement, à 15,7% après 15,8% au trimestre précédent et contre 16,6% au troisième trimestre.

Du côté des entreprises, le taux de marge des sociétés non financières a augmenté de 1,2 point à 30,5%, reflétant la suppression de la taxe professionnelle, et les rémunérations versées ont progressé pour le deuxième trimestre consécutif (+0,4% après +0,8%).

"Ces chiffres suggèrent que l'ajustement des entreprises se poursuit lentement et que les rémunérations ont peut-être commencé à se redresser, ce qui soutient la poursuite de la reprise même si celle-ci reste faible", conclut Laurence Boone, qui a une prévision de croissance de 1,3% pour 2010.

L'Insee comme la Banque de France attendent un rebond de 0,5% de la croissance au deuxième trimestre.

Véronique Tison, édité par Yves Clarisse